Alexia MORETTI

Doctorante en archéologie préhispanique au Centre de Recherche sur l’Amérique Préhispanique (CeRAP)

Les sculptures recuay : fonction et signification d’une dynamique identitaire dans la Sierra septentrionale du Pérou

Doctorante en archéologie préhispanique au Centre de Recherche sur l’Amérique Préhispanique (CeRAP), Alexia Moretti travaille sur "Les sculptures recuay : fonction et signification d’une dynamique identitaire dans la Sierra septentrionale du Pérou". 
Explications en images.

Thèse sous la direction de Daniel Lévine, professeur des universités, Paris-Sorbonne. 
Crédits : Alexia Moretti, Pérou, département d’Ancash, juin-août 2016

Vue panoramique sur les structures du secteur sud. 3800 mètres d’altitude.

"J’ai passé deux jours sur le site de Chinchawas car c’est là que le plus grand nombre de sculptures recuay y a été découvert. Bien que d’importants travaux aient déjà été réalisés par l’archéologue George Lau entre 1996 et 1998, il me semblait important de découvrir physiquement le lieu. J’ai ainsi pu comparer le terrain (structures archéologiques, environnement) à ses données (plans, dessins, textes)."

Vue de deux sculptures recuay in situ insérées dans les murs d’un édifice préhispanique de part et d’autre de l’entrée. 3800 mètres d’altitude.

"À Chinchawas, 43 sculptures recuay ont été découvertes par George Lau. Certaines de celles-ci ont été entreposées à l’école du village, d’autres ont été amenées au musée archéologique de Huaraz. En juillet 2016, j’ai pu en recenser 15 sur le site. Cette photo montre les deux seules sculptures recuay connues à avoir conservé leur emplacement d’origine. Leur découverte vient confirmer un point essentiel déjà évoqué par certains auteurs dans les textes : ces sculptures étaient essentiellement liées aux espaces et aux constructions cérémoniels et funéraires."

Vue panoramique du site archéologique et de sa végétation. 3800 mètres d’altitude.

"Je ne connaissais pas et n’avais jamais entendu parler du site de Quillayoc avant d’arriver au village d’Aija. Le site est situé au sommet d’une montagne à 3 km (vol d’oiseau !) au sud-ouest d’Aija. Sa difficulté d’accès en fait un site isolé du monde, où l’architecture préhispanique se mêle une végétation de cactées."

Vue de la plus grande chullpa du site. 3800 mètres d’altitude.

"Quillayoc représente un site important pour ma thèse ; jamais étudié auparavant, il apporte des données inédites pour mon étude qui vise également à connaître et étudier le territoire recuay pour mieux comprendre la fonction des sculptures. J’ai pu y recenser 7 chullpas (tours funéraires préhispaniques) de différentes dimensions, toutes orientées vers l’est. Elles ont été construites en suivant la technique de huanca-pachilla (grands blocs de pierre alternés avec des petites pierres), méthode de construction utilisée par les Recuay."

Vue panoramique sur les structures. 3400 mètres d’altitude.

"Pueblo Viejo est un nom qui peut prêter à confusion. En effet, il est utilisé pour désigner différents sites archéologiques au Pérou, alors pour ne pas les confondre, celui que j’ai recensé en août 2016 se trouve à proximité du hameau de Huandoy qui donne sur la rivière Parón. Le site, situé au sommet d’une crête, est plutôt bien connu de la population locale car il donne sur leurs champs de culture. Sur cette photo on aperçoit des restes de structures avec certaines huancas(grandes pierres fichées dans le sol) toujours en place."

Vue du monticule à l’entrée du site. Au sommet une chullpa dominant la lagune partiellement asséchée. 3400 mètres d’altitude.

"Le site archéologique de Queushu a la particularité de se trouver à proximité de la lagune éponyme. Au sommet de ce monticule, une seule et unique chullpa qui surplombe la lagune. Il doit y avoir là une forte symbolique mêlant les 3 éléments : l’eau (la lagune), la terre (le monticule), et le ciel (l’élévation du monticule) à la fonction même de la chullpa, destinée à accueillir le corps d’ancêtres défunts. Ma recherche doctorale s’interroge justement sur la cosmologie et les pratiques cultuelles des Recuay."

Vue d’une chullpa surélevée par une plateforme. 3400 mètres d’altitude.

"Voici une des 6 chullpas recensée sur le site. Elle est surélevée par une plateforme en pierre et se positionne au sud de la lagune. Dans ce secteur sont présents deux types d’enterrements typiques des peuples de la montagne : les chullpasapparues plus tardivement vers la fin de la tradition recuay (VIIe siècle) et les enterrements souterrains utilisés dès le début par les Recuay et caractérisés par un grand rocher servant de marqueur. Ce site est intéressant car il témoigne, en un même endroit, de deux traditions funéraires distinctes."

Vue de la plus grande chullpa du site. À l’origine elle devait s’élever sur trois niveaux. 3400 mètres d’altitude.

"Honcopampa est l’un des sites les plus populaires de la région. Cette photo présente l’une des rares chullpas connues à avoir conservé son étage supérieur. Elle fait partie d’un ensemble de plusieurs chullpas disposées proches l’une de l’autre et/ou face à face créant ainsi un espace extérieur central."

Vue panoramique de 5 chullpas. 3400 mètres d’altitude.

"Le site de Honcopampa se compose de 2 secteurs principaux. Un secteur résidentiel pour les vivants au nord du site et un secteur pour les morts, au sud. Cette photo panoramique montre la zone funéraire de Honcopampa composée de plusieurs chullpas plus ou moins bien conservées."

Vue d’une chullpa réutilisée aujourd’hui (toiture moderne) comme lieu de stockage.

"Cette chullpa de forme circulaire a été découverte fortuitement en parcourant le site de Walun. La construction en pierre est très certainement préhispanique mais la toiture en paille a été rajoutée récemment afin de pouvoir réutiliser la structure comme endroit de stockage. C’est un exemple parfait de superposition culturelle !"