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Portrait des doctorants de l'Initiative Antiquité

L'Initiative Sciences de l'Antiquité accueille chaque année des jeunes chercheurs et chercheuses dans le cadre de projets doctoraux en co-tutelle.

Issus de disciplines très variées (Littérature et Histoire de l’art ; Archéologie et Histoire des religions), Adrian Faure et Marilena Polosa sont les deux premiers post-doctorants de l'Initiative Sciences de l'Antiquité (ISA). Ils ont accepté de présenter leurs projets respectifs, qui se nourrissent de la richesse interdisciplinaire de l’environnement dans lequel ils évoluent.

Cette jeune initiative est née du constat partagé que seule une approche inclusive et décloisonnée est en mesure de montrer ce que nous pouvons encore apprendre de l’Antiquité. D’où le besoin de fédérer les forces intra et inter facultaires, immenses quoique éparses, en pédagogie et en recherche autour des sciences de l’Antiquité.

Qu’il s’agisse des langues, des savoirs, du patrimoine ou des sources, l’Initiative développe une lecture non conventionnelle de l’Antiquité, en faisant dialoguer différentes sciences qui en font leur objet d’étude, mais se distinguent par leurs méthodes : humanités littéraires, lettres classiques, histoire, histoire de l’art, philosophie et archéologie mais aussi sciences dures ou auxiliaires (épigraphie, papyrologie, paléographie, etc)  et digitales humanities (recours aux technologies modernes pour servir l’étude des palimpsestes, etc). Le projet de formation doctorale Palingenesis utilise par exemple les nouveaux outils d’analyse multi-spectrale développée à la Faculté des Sciences et Ingénierie pour faire réapparaître des textes effacés sur des parchemins grecs et latins.

Dynamique, l’Initiative a créé l’école des langues anciennes de Sorbonne Université (ELASU), hébergée par l’UFR de latin, en direction d’un public large et fortement international en proposant une offre d’enseignements en langues anciennes de l’Orient ancien et de l’Antiquité capables de répondre aux besoins actuels en matière de recherche et de préservation des savoirs et du patrimoine.
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De nombreux projets en cours ou à venir montrent ce que l’étude de l’Antiquité peut apporter comme éclairages pour la lecture du monde moderne et la préservation du patrimoine immatériel et matériel, essentiel à la mémoire culturelle : l’Initiative nous fait redécouvrir, par exemple, des textes antiques de Galien sur le lien entre le langage et certains états pathologiques. Sur une thématique similaire, la troisième visio-conférence du séminaire de recherche explorera le 14 mai prochain la physiologie d’Archigène d’Apamée.

Actuellement, l’ISA porte un projet sur les physiologies médicales et philosophiques autour de l’histoire de la médecine antique, occasion d’une collaboration avec l’Initiative humanités biomédicales. C’est aussi le sujet d’étude d’une des deux premières thèses bi disciplinaires financées depuis un an.
 

Marilena Polosa

Marilena Polosa a une formation d'archéologue orientaliste, notamment spécialisée sur la région arabe. Au cours de ses études universitaires et post-universitaires, elle a développé une compétence linguistique avec l'étude de langues anciennes orientales, dont le sabéen et le ge'ez.

Elle a obtenu son diplôme au niveau triennal et au niveau magistral à l'Université de Naples "L'Orientale" avec la soutenance d’une thèse en "Archéologie et histoire de l’art du Proche-Orient Ancien", sous la direction du professeur Romolo Loreto avec lequel elle a collaboré en participant pendant quatre ans, de 2014 à 2017, aux activités de la Mission archéologique italienne sur le site de Dūmat al-Jandal et en s'occupant de la fouille et du catalogage des matériaux.

Elle prépare actuellement un doctorat en cotutelle Sorbonne Université / Institut pontifical d'archéologie chrétienne avec un projet de thèse intitulé Les origines du christianisme dans le royaume d'Axoum, liens et relations entre l'Arabie du Sud et la Corne de l'Afrique sous le signe de l'interreligiosité entre les communautés juives, chrétiennes et musulmanes, sous la direction des professeurs Caroline Michel d'Annoville et Philippe Pergola.

Pour Marilena, "cette cotutelle présente de nombreux avantages par rapport à un institut de recherche classique, notamment :

  • la possibilité de concrétiser un concept d'interdisciplinarité de la recherche archéologique, qui est par nature une discipline d’équipe basée sur la collaboration et la comparaison entre des chercheurs et chercheuses de différents secteurs ;
  • l'opportunité d'échanger avec des chercheurs et chercheuses issus d'autres domaines. Ce dialogue et cette écoute mutuelle permettent d'élargir son champ de recherche et de s’enrichir sur le plan culturel et humain ;
  • de pouvoir faire partie d’une équipe internationale et multidisciplinaire et contribuer à la connaissance d’aspects encore peu étudiés et aux progrès de la recherche."
     

 

Adrian Faure

Issu des classes préparatoires du lycée Louis-le-Grand, Adrian Faure a réalisé un parcours universitaire spécialisé en lettres classiques au sein de notre université (à l'époque Paris-Sorbonne). Il est aujourd'hui agrégé de lettres classiques et diplômé de l'École du Louvre. Il enseigne le latin en tant que chargé de cours au sein de la Faculté des Lettres.

Son projet intitulé La figure de Scipion l’Africain entre Antiquité et Renaissance porte sur la redécouverte par les humanistes italiens du XIVe siècle de l’Antiquité romaine, de sa littérature et des grands noms qui ont marqué son histoire - à l’origine d’une nouvelle manière de concevoir l’homme et d’un autre mode de vie qui est parvenu à allier la tradition médiévale et chrétienne dont les humanistes sont les héritiers, et ce que l’Antiquité, à leurs yeux, comptait de meilleur. La figure de Scipion l’Africain illustre ce phénomène. Ce travail de thèse a ainsi pour but de dégager les grands enjeux, qu’ils soient politiques, éthiques, poétiques et artistiques qui entourent, depuis Pétrarque à la fin du XVe siècle, la figure du Grand Scipion.

Pour Adrian le principal avantage de l'ISA est de lui permettre d'étudier un sujet transversal qui englobe aussi bien la littérature latine que l'histoire de l'art de la Renaissance :
"La co-direction offerte par l'Initiative me donne ainsi la possibilité de travailler sous la direction de deux professeurs qui me prodiguent, chacun, les meilleurs conseils dans leur discipline, qu'ils concernent les méthodes de travail, la bibliographie, les bibliothèques adéquates ou encore les personnes compétentes sur tel ou tel sujet."
"Elle me permet d'étudier en parallèle les sources littéraires ainsi que les supports iconographiques dans leur rapport étroit aux textes et conceptions antiques. Le dialogue permanent entre littérature et art justifie ainsi l'inscription de ce projet au sein de l'ISA."


Site de l'Initiative sciences de l'Antiquité

Entretien avec le responsable de l'ISA Alessandro Garcea

Appel à projets - contrat doctoral au sein de l'ISA