Zoé Charpentier

Zoé Charpentier

Philosophe et danseuse de haut niveau

Danseuse classique à l’opéra national de Lyon, Zoé Charpentier a suivi des études de philosophie à Sorbonne Université avant de se consacrer pleinement à sa passion. 

Comment la danse est-elle entrée dans votre vie ?

Zoé Charpentier : J’ai commencé la danse à 8 ans. L’exigence de cette discipline m'a tout de suite stimulée. Pendant mes études secondaires, j’ai intégré le conservatoire régional d’Aix-en-Provence puis de Paris, dans des sections à horaires aménagés.

À cette époque, j’ai également eu la chance de partir à Chicago où j’ai découvert l’esprit de la danse américaine, puis à New York pour suivre l’école d’été de la School of American Ballet (école du New York City ballet). Cette expérience m’a donné envie de persévérer dans cette voie.

J’ai ensuite réussi l’audition du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP) où j’ai obtenu en 2017 le diplôme national supérieur professionnel de danseur (DNSPD) en danse classique, avant d'intégrer le Junior ballet. Depuis septembre 2018, je suis danseuse à l’opéra national de Lyon.  

Pourquoi avez-vous choisi de faire des études de philosophie en parallèle du conservatoire ?

Z. C. : Après mon bac scientifique, j’avais envie de découvrir d’autres horizons et de rencontrer des personnes extérieures au monde de la danse. J’ai choisi de suivre une licence de philosophie pour développer ma façon de penser et de raisonner. Je trouve que cette discipline est très enrichissante puisqu’elle permet d’étudier des domaines aussi différents que la politique, l’art ou les sciences.

Comment réussissez-vous à concilier votre carrière de danseuse et vos études ?

Z. C. : Quand j’ai intégré le CNSMDP, cela est devenu difficile de concilier les deux. J’ai eu beaucoup d’auditions dans des compagnies et je continuais de danser au conservatoire tous les jours de 12h à 19h ainsi que le week-end. Par ailleurs, le fait de ne pas pouvoir m’investir dans mes études autant que je le souhaitais me frustrais beaucoup.

La danse est une discipline exigeante qui demande un investissement énorme tant par le travail technique global du corps que par la complexité et les spécificités propres à chaque chorégraphie (endurance, coordination dans l’espace partagé avec les autres danseurs, difficultés techniques particulières). J'ai été obligée de faire des choix et il a été très difficile pour moi de ne pas pouvoir approfondir, par manque de temps, certains sujets de philosophie qui m'intéressaient.

Comment envisagez-vous la suite de votre parcours ?  

Z. C. : Aujourd’hui, le monde professionnel s’ouvre à moi. J’ai décroché un contrat intermittent dans une compagnie avec Tom Resseguier, mon partenaire sur scène, qui a aussi suivi ses études à Sorbonne Université. Je suis également embauchée à l’Opéra de Lyon pour un premier CDD. J’ai donc choisi de faire une pause pour me consacrer entièrement à la danse. Je sais que, si je ne saisis pas ma chance maintenant, dans quelques années, il sera trop tard.

Mais je ne perds pas de vue mes études en philosophie que je souhaite reprendre plus tard à un moment où je pourrai m’y investir pleinement.