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Rome et ses renaissances : Art, Archéologie, Littératures et Philosophie

  • Unité de recherche

L'unité de recherche Rome et ses renaissances est spécialisée en études latines dans la diachronie (antiquité et renaissance), histoire de l’art et archéologie, philosophie.

Identification

Directrice : Hélène Casanova-Robin
Directrice adjointe : Emmanuelle Rosso

Écoles doctorales de rattachement :
Mondes antiques et médiévaux (ED022)
Histoire de l'art et archéologie (ED124)

Maison de la recherche, bureau D420
28 rue Serpente, 75006 Paris

Sorbonne Université, Faculté des lettres
1, rue Victor Cousin, 75005 Paris

Site internet du centre
Fiche ScanR

 

Présentation

Rome et ses renaissances combine plusieurs axes de recherche : la littérature latine, l’histoire de l’art romain et l’archéologie, ainsi que de la pensée philosophique romaine, explorés dans la diachronie, de l’Antiquité jusqu’à la Renaissance. S’articulent ainsi, en une féconde synergie, deux perspectives : les relations entre littérature, philosophie et art à Rome, notamment à travers la rhétorique, l’esthétique et la politique, et la transmission de cet héritage à l’époque des humanistes où ces problématiques sont évaluées et revisitées dans un profond souci de permanence avec les Anciens.

Université de Barcelone (département d’études anciennes)
Réseau thématique international « le phénomène littéraire aux premiers siècles de notre ère »

Les artes dans la cité - savoir, politique et société, de l'Antiquité à la Renaissance

La notion d’ars, dans la latinité antique, recouvre un champ sémantique riche et complexe comme l’ont montré diverses études. Nous entendons ars dans sa polysémie « Art, technique, théorie de l’art, champ du savoir, discipline », autant de sémantismes qui désignent de fait les modalités de la construction du champ de la science, au sens étymologique du terme et son aboutissement, dans ses usages éthiques et politiques.

L’étude des artes dans la cité requiert ainsi que l’on s’intéresse à la définition puis à la structuration des savoirs dans leur évolution depuis la fin de la République romaine jusqu’à la Renaissance, à leur utilisation par les sphères du pouvoir dans les diverses productions aussi bien architecturales, décoratives que théoriques.

 Dans leur immense majorité les études récentes ont porté sur des secteurs bien définis de la tradition des artes. Il reste donc à définir à la fois les relations entre ces secteurs, dans une approche systémique et l’évolution de ces relations, dans une perspective diachronique. Grâce à la diversité et à la complémentarité des champs disciplinaires couverts par les membres de l’équipe, pourront être étudiés, dans leurs corrélations : l’ars dans sa dimension théorique et pratique dans la rhétorique, la poétique, l’architecture, la peinture mais aussi dans les textes dits « techniques », dont il conviendra d’évaluer la spécificité au sein des productions littéraires. C’est donc une première approche définitionnelle qui sera conduite et examinée dans la diachronie. Mais, plus encore, seront étudiées les artes dans leur fonction politique nourrie par la pensée philosophique, à travers les programmes décoratifs construits à partir des textes et exhibés dans les monuments, les demeures et les œuvres d’art figuratif ou poétique.

On sait aussi que les savants de l’époque hellénistique et romaine étaient parvenus à niveau scientifique et technique très élevé. Mais il convient d’ajouter que c’est également à cette époque que s’élabora une critique systématique de ce type de connaissance. C’est donc ce hiatus entre une pratique acceptée, au moins implicitement, et une théorisation considérée comme dogmatique qu’il conviendra d’explorer.

Plusieurs voies d’étude ont été fixées :

  1. La transmission de l’érudition vers la voie de la spécialisation des savoirs : le patrimoine culturel de l’élite républicaine ; les traces du savoir dans la production, la lecture et l’explication des textes littéraires ; l’émergence des savoirs spécialisés et de la figure de l’expert.
  2. Les relations entre artes et pouvoir, grâce à la synergie établie entre les spécialistes d’histoire de l’art, de la rhétorique et de la poétique antique : l’étude sera centrée sur l’utilisation des artes comme langage politique et source de réflexion philosophique.
  3. Certaines études seront plus spécifiques, néanmoins conduites dans la diachronie : le nu (E. Séris) dans la littérature et les arts de l’Antiquité à la Renaissance, les programmes décoratifs des demeures privées à l’époque impériale (E. Malizia, V. Torrisi)
  4. L’analyse de la dignité des artes au Moyen Âge et à la Renaissance permettra de faire apparaître l’évolution de la hiérarchie des arts libéraux durant cette période et la révision du système des savoirs. Sera prise en compte le corollaire de cette question : la critique des artes, héritage d’une longue tradition.
  5. L’étude de la constitution des savoirs procède de l’analyse de l’interprétation et de l’imitation des textes antiques à la fin de l’Antiquité et chez les Humanistes ; un intérêt particulier est accordée à ces productions en langue latine (étude des commentaires des textes antiques considérés comme des auctoritates et des corpus nouveaux qui apparaissent, composés à l’imitation des Anciens)
  6. L’exploration du statut de la philosophie au sein des artes tendra à souligner la dimension éminemment pratique de la philosophie à Rome au point qu’on a pu y lire une véritable ars uitae.

Projets de recherche - Partenariats

L'équipe Rome et ses renaissances participe à des projets interdisciplinaires visant à étendre les champs de recherche par la création d'outils numériques (création de lexique, reconstitution archéologique).

PHILAT est l’acronyme d’un projet « Lexique philosophique de la Latinité », consacré à la fabrique du langage et des concepts philosophiques latins à l’interface de la philosophie et de la littérature dans la Rome antique.
Il vise à dresser un lexique des termes et concepts philosophiques latins montrant comment les notions grecques ont été traduites et acclimatées à Rome, non seulement dans les textes proprement philosophiques mais aussi dans l’ensemble de la littérature latine.
Le cœur du projet est constitué par un outil informatique en ligne relevant des « humanités numériques », qui permettra à l’utilisateur des recherches dynamiques selon plusieurs plans de lecture et d’indexation (chronologie, école de pensée, formes littéraires, etc).
La période de référence est la latinité dite classique (IIe s. av.-IIe s. apr. J.-C.). L’étude sera néanmoins étendue par certains coups de sonde sur certains termes significatifs jusque dans l’antiquité tardive (IIIe-IVe s.).

Le lexique indiquera à la fois les termes latins et grecs (qui devront être accessibles à partir de chacune des deux langues), leur signification ou définition, et les textes de référence, et permettra des renvois aux textes sources lorsque ceux-ci sont accessibles en ligne. Le lexique sera enrichi par une arborescence qui fera apparaître les champs lexicaux, les réseaux de concepts et d’images liés aux notions clés.

Le projet se développera à deux niveaux, interactifs : (1) lexique en ligne ; (2) études textuelles en atelier. Des ateliers et des réunions plénières permettront de préparer et d’établir le lexique, mais aussi d’approfondir la réflexion et de prolonger l’outil. De ces études résultera une réflexion approfondie sur les termes du lexique et sur leur insertion dans certains corpus, philosophiques ou littéraires. L’acclimatation de la philosophie à Rome constitue la première tentative de développement de la philosophie dans une culture autre que la culture grecque, tentative qui a été suivie de nombreuses autres. Le projet vise à tester l’hypothèse de la traductibilité du lexique philosophique au travers de sa première tentative historique, celle du passage du grec au latin, et à comprendre comment cette tentative a réussi à créer un nouveau lexique, à initier un mouvement d’acclimatation d’un aspect fondamental de la culture grecque et aussi à comprendre comment cette transposition d’une culture a irrigué la littérature latine et transformé la philosophie grecque.

Le projet, porté par l’UMR 8061 (Centre Léon Robin, Centre de recherches sur la pensée antique) a été préparé conjointement par les responsables des deux unités de recherches de Paris-Sorbonne, l’UMR 8061 et l’EA 4081 (Rome et ses Renaissances). Il réunit des spécialistes de philosophie antique et des spécialistes de la langue et de la littérature latine, en explorant ces deux disciplines. Des spécialistes extérieurs aux laboratoires, français et internationaux, complètent l’équipe des membres du laboratoire.

En savoir plus :

 

    le projet SONAT vise la reconstitution virtuelle d’un « paysage sonore » spécifique, celui d’un théâtre romain d’époque impériale, grâce à un travail pluridisciplinaire réunissant des spécialistes d’acoustique, de musique, de théâtre et d’architecture antiques, mais aussi de modélisation 3D. Ce projet prolonge la collaboration engagée depuis 2014 avec l’Institut des sciences du calcul et des données de l'université Pierre et Marie Curie et vise une exploration de la réalité sonore du théâtre romain à partir du cas d’Orange ; fondé à la fois sur une étude intégrée du cadre architectural et des propriétés acoustiques et une étude précise des sources antiques (littéraires mais aussi archéologiques), il prévoit la réalisation d’animations 3D proposant des « tableaux sonores » susceptibles d’illustrer les moments forts d’une journée au théâtre.

    Coordonnées

    Adresse physique

    Maison de la recherche, bureau D420 28 rue Serpente - Sorbonne Université, Faculté des lettres 1, rue Victor Cousin
    75006 - 75005 Paris