Mission archéologique - Pucara-Tiahuanac (Bolivie)
Bassin du lac Titicaca (Pérou-Bolivie)
Directeur de mission : M. François Cuynet, MCF-Sorbonne Université (CeRAP).
Page Facebook de la mission : www.facebook.com/Mission-Archéologique-Pucara-Tiahuanaco-1632771613636851/
Localiser le site de Tiahuanaco sur Google maps : www.google.com/maps/place/Tiahuanaco,+Bolivie/@-16.5274372,-68.7854368,716709m
Créée en 2013 à la suite de l’appel à projet lancé par le Ministère des Affaires Étrangères, la Mission Archéologique Pucara-Tiahuanaco se dédie à l’étude des sociétés s’étant développées dans l’espace du bassin du lac Titicaca (Pérou-Bolivie) au cours des périodes préhispaniques.
Situés en plein cœur de la Cordillère des Andes, à environ 3900m d’altitude dans la plaine de l’Altiplano, les travaux de la mission se concentrent sur le site monumental de Tiwanaku, en Bolivie (site classé par l’UNESCO en 2000 sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Humanité).
Dans le prolongement d’un premier ensemble de recherches ayant porté sur l’étude de la culture Pucara (500 av. J.-C./300 ap. J.-C.) dans la partie péruvienne du bassin lacustre, les objectifs de la mission tendent vers une meilleure compréhension des liens entre les deux phénomènes de société, tout en prônant un décloisonnement des recherches.
La culture Tiahuanaco (300-1100 ap. J.-C.) plonge ses racines dans la période antérieure et voit se développer sur le site éponyme une prodigieuse identité (tant dans la production céramique, que dans le travail de sculptures monolithiques majestueuses et la mise en place d’une architecture cérémonielle de premier ordre). Occupé depuis 1200 avant notre ère, l’influence du site-capitale débordera largement des limites du berceau régional pour établir des colonies jusque sur la côte de l’océan Pacifique, formant le tout premier état andin et traçant les contours du futur empire des Incas. Au point que ces derniers feront des ruines de Tiwanaku le lieu mythologique de la cosmogénèse et de l’anthropogenèse.
Décrit par les chroniqueurs espagnols au moment de la Conquête, puis redécouvert lorsque des grandes campagnes exploratoires du milieu du XIXe siècle, les premiers résultats scientifiques sur site ont été obtenus grâce à des actions françaises de grande envergure au tout début des années 1900 (notamment par la mission dirigée par G. de Créqui-Montfort et E. Sénéchal de la Grange), avant de laisser le champ libre aux équipes d’archéologues allemands et nord-américains.
La zone liturgique du centre de Tiwanaku – avec la pyramide Akapana, la grande cour excavée, la grande plate-forme cérémonielle du Kalasasaya, les ruines du Puma Punku, et les nombreux vestiges de sculptures monolithiques à l’image de la Porte du Soleil – a de tout temps focalisé l’attention des chercheurs. Plusieurs phases chrono-stylistiques ont ainsi été identifiées dans des niveaux stratigraphiques passablement perturbés du fait des réoccupations successives et de la superposition des étapes constructives (les destructions modernes et contemporaines compliquant encore davantage la lecture archéologique).
Portée par le Centre de Recherches sur l’Amérique Préhispanique (CeRAP-EA 3551), la Mission Archéologique Pucara-Tiahuanaco a été créée par François Cuynet en tant que programme complémentaire aux études antérieures menées dans la partie péruvienne du bassin lacustre sur la période Pucara, marquant de la sorte le grand retour de l’archéologie française à Tiwanaku.
Le projet se développe selon un plan quadriennal rythmé par des campagnes de terrain annuelles se déroulant de mi-juillet à début septembre, en collaboration étroite avec le Centro de Investigaciones Arqueológicas Antropológicas y Administración de Tiwanaku (CIAAAT) et l’Universidad Mayor San Andrés de La Paz (UMSA, seule université bolivienne à proposer un parcours de formation en archéologie).
Afin d’apporter un regard neuf et fiable sur le développement et l’organisation du site cérémoniel, les activités de la mission se portent sur la zone de plaine située dans la périphérie immédiate au sud du nucléus monumental protégé. Réputée initialement stérile, les travaux menés depuis 2014 ont permis de démontrer l’existence d’une occupation majeure et continue du secteur au cours des siècles, en lien avec les activités de la zone liturgique centrale.
Bénéficiant d’un financement du Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères, classé sur la liste des chantiers écoles de la Faculté des Lettres de Sorbonne Université et appuyée par l’ED 124 et l’UFR d’Histoire de l’Art et Archéologie, le chantier est ouvert aux étudiants de tout horizon inscrits au niveau du Master ou du Doctorat en Archéologie ou Histoire de l’Art. La mission se veut pluridisciplinaire et internationale en réunissant des spécialistes de plusieurs pays, et participe à la formation des jeunes chercheurs en fournissant un cadre et du matériel inédit par le biais d’activités diverses :prospection, diagnostic archéologique, fouille stratigraphique, relevés de terrains, dessins, infographie et DAO, analyses post-fouille (industrie lithique, vestiges zoo-archéologiques, études palynologiques et paléo-environnementales, études céramologiques et pétrographiques, paléo-génétique et paléo-parasitologie, etc.), restauration-conservation, publications, modélisations et apport des nouvelles technologies (notamment via la participation de la plate-forme Plemo3D de Sorbonne Université), diffusion et valorisation.