• Histoire

Histoire et archéologie maritimes

FED 4124

  • Fédération

La fédération de recherche Histoire et archéologie maritimes étudie le monde de la mer à travers les prismes de l'histoire, de la conservation des collections muséales et des enjeux géopolitiques.

Identification

Directeur : Olivier CHALINE

Directeurs adjoints :
Jean-Marie KOWALSKI
Max GUÉROUT

École doctorale de rattachement :
Histoire moderne et contemporaine (ED188)

Sorbonne
Olivier CHALINE
bureau G643
1, rue Victor-Cousin, 75005 Paris

École Navale, BCRM Brest, CC 600
Jean-Marie KOWALSKI
29240 cedex9 Brest

Groupe de Recherches en Archéologie navale
Max GUÉROUT
4, rue Condorcet, 34500 Béziers

site internet du centre
Fiche ScanR

Présentation

L’histoire maritime, quelle que soit la période, et l’archéologie subaquatique sont les domaines scientifiques de cette fédération qui réunit Sorbonne Université, le Musée national de la Marine, l’École Navale et le Groupe de recherche en Archéologie navale. L’objectif est d’articuler différentes approches : celle de l’historien universitaire spécialiste de la mer, celle des équipes de conservation du Musée veillant sur des collections riches et variées dont elles présentent une partie au public, celle des historiens et géopoliticiens préparant les futurs officiers de Marine à leurs missions opérationnelles et celle des archéologues fouillant des épaves. Il n’y a pas en France d’’autre équipe de même composition. Ces croisements de regards permettent de considérer autrement le navire à la mer, les routes maritimes et les opérations navales, en voyant plus souvent les choses depuis le large que seulement de la côte.

C’est désormais en symbiose avec l’Institut de l’Océan que nous concevons nos projets de recherche, tout spécialement avec l’axe 3 qui est le sien sur « Géopolitique et circulations » qui intéresse au premier chef l’École Navale et la Marine Nationale. Dans une configuration qui, à l’échelle de Sorbonne Université, en fait la première université maritime d’Europe, donne un poids écrasant aux disciplines scientifiques, cette thématique nécessite d’être développée et renforcée. La FED, qui articule Sorbonne Université (Faculté des Lettres) et l'École Navale, y est par conséquent très impliquée.

Le commandement à la mer

Responsable : Olivier Chaline

Le séminaire d’histoire maritime pour 2022-2023 a porté sur ce thème avec Olivier Chaline, Alexandre Jubelin, Pierre Le Bot, Baptistine Airiau et également la participation de l’amiral Christophe Prazuck, désormais Directeur de l’Institut de l’Océan de l’Alliance Sorbonne Université).

Notre étude se développe dans deux directions.
-    La première sur l’entourage du chef, amiral ou commandant. Il s’agit de comprendre ce qu’a été du XVIIe siècle à nos jours un état-major de force, ainsi que l’environnement matériel du commandement, de la dunette et de la timonerie à la passerelle et au PC opérations.
-    La seconde direction, complémentaire, nous porte à étudier, dans la perspective de la résilience du navire ou de la force, quelles ont pu être les organisations les plus adaptées au combat afin de faire face à la part d’imprévu au combat. S’il existe nombre d’ouvrages racontant des batailles navales, peu montrent ce qu’est un navire ou une escadre au combat. Comment une chaîne de commandement réagit-elle lorsque des dommages graves surviennent à bord du navire ou dans la force ? Une des questions essentielles qui va animer les réflexions de nos contemporains est celle de la coexistence sur un même bateau ou dans une force d’agents humains et d’agents autonomes (tels que les drones), avec en toile de fond la question de la confiance dans le système et la gestion des erreurs.

Retours et transmissions d’expériences

Resonsable : Jean-Marie Kowalski

Le projet ANR Astrid MARINOV (2021-2024), porté conjointement par l’École navale et l’ENSTA-Bretagne vise à développer une étude sociohistorique des processus d’innovation dans la Marine afin de proposer des pistes d’accélération des cycles d’acquisition. Ce projet regroupe historiens, politistes et sociologues autour d’un objet commun, qui fait ressortir les interactions entre marins, ingénieurs et politiques.

En prenant ce thème sur une plus longue durée du XVIIIe siècle à nos jours et pas uniquement pour la marine française, toute une série de questions émergent avec une prise de champ historique :

-    Quelles sont les modalités du retour d’expérience ?
-    Combien de temps faut-il pour qu’il modifie les matériels, les doctrines d’emploi ? Le RETEX est-il structuré, alimente-t-il vraiment les réflexions sur les matériels à venir ?
-    Comment les savoir-faire opérationnels peuvent-ils être transmis ?
-    Peut-on les capitaliser ? Pourquoi leur fragilité ?
-    Comment le lien s’établit-il (ou non) entre des univers de la Marine, des politiques, des ingénieurs et industriels ? Comment chacun envisage-t-il son rôle ?
Ce thème est abordé au séminaire d’histoire maritime cette année 2023-2024 et sans doute celle d’après avec Jean-Marie Kowalski, Pierre Le Bot, Baptistine Airiau-Bomont, Grégoire Barou.

Ces différents objectifs sont définis en fonction de collaborations internationales renforcées ou nouvelles :
-    Italie : Navlab de Gênes
-    Espagne : CSIC à Madrid (l’équivalent du CNRS)
-    Australie : University of New South Wales – Australian Defence Forces Academy
-    Etats-Unis : US Naval Academy Annapolis, US Naval War College Newport.
-    Royaume-Uni : Britania Royal Naval College.

Les océans comme environnement d’action

Responsable : Pierre Le Bot

  • Archéologie et histoire : Alger 1541, l’échec de Charles Quint : l’étude d’une opération ratée et de ses épaves.

-    Croisement sources d’archives et archéologie sous-marine, donc historiens et plongeurs
-    Etude hydrographique et météo articulée à celle de l’opérationnel car Charles Quint, en dépit des avertissements, s’est entêté à tenter l’attaque d’Alger à l’automne, si bien qu’une tempête a dispersé sa flotte et fait sombrer plusieurs navires, rendant le rembarquement très difficile.
-    Coopérations internationales : avec l’Espagne (CSIC), l’Italie (Navlab de Gênes) et l’Algérie.

  • Comportements maritimes

-    L’École Navale mène un projet financé par l’Agence d’Innovation de la Défense (AID) pour la période 2021-2024 relatif au « GEOINT » (Geospatial Intelligence) qui vise à développer une méthodologie d’intelligence géospatiale dans le domaine maritime. Ce projet, porté par l’Ecole Navale en collaboration avec Sorbonne Université (Pr. Philippe Boulanger, Géographie et géopolitique), a pour objet d’aborder le GEOINT maritime par une démarche complémentaire entre ingénierie de l’information, intelligence artificielle et sciences humaines. Considérant quelques cas d'usage ciblés, l’objectif est de développer des capacités pluridisciplinaires d’analyse et d’interprétabilité des mobilités maritimes (quels sont les navires, quelles sont leurs caractéristiques, etc.), d’analyse de leurs comportements maritimes (où se déplacent-ils, à quelle vitesse, etc.) et d’analyse de leurs situations maritimes (dans quel contexte se déplacent-ils, pourquoi, quel est le contexte international, etc.).

  • Géopolitique contemporaine

-    L’étude des concepts majeurs du droit de la mer et de la géopolitique contemporaine a porté, dans un premier temps, à se porter vers le premier tiers du XVIIe siècle qui a vu, leur naissance avec Grotius, Sarpi, Freitas et Selden. Ce fut l’objet du séminaire d’histoire maritime en 2021-2022.
-    Collaboration avec l’Australian Defence Forces Academy (UNSW-ADFA) sur souveraineté et construction navale, dans le cadre d’un programme PHC FASIC financé par le Ministère des Affaires Étrangères.
-    Enfin deux nouveaux environnements d’action : les pôles et les grands fonds.