Edwige CAVAN
Doctorante au sein de l’équipe Histoire et dynamique des espaces anglophones
Mise en place d’une zone protégée dans l’Arctique
Doctorante au sein de l’équipe Histoire et dynamique des espaces anglophones, Edwige Cavan s’intéresse à la géopolitique de l’Arctique et travaille sur la gestion transfrontalière de ses ressources naturelles. Sa thèse se concentre sur la possibilité pour les Etats-Unis de mener des négociations visant à la préservation de l’océan Arctique. Ainsi ce travail de recherche pose les questions suivantes : Dans quelles circonstances les Etats-Unis tendent-ils plus vers la protection de l’environnement que vers son exploitation ? Et quelles sont les voies d’amélioration de la protection environnementale aux Etats-Unis ?
Thèse sous la direction d’Olivier Frayssé, professeur des universités, Faculté des Lettres Sorbonne Université.
Crédit photo : Edwige Cavan
Statue en l’honneur de l’explorateur James Cook à Anchorage (Alaska), surplombant le Golfe de Cook qu’il a traversé en 1778 à la recherche du Passage du Nord-Ouest et auquel le capitaine de la Royal Navy donnera son nom.
"Je m’intéresse à l’histoire de la région la plus septentrionale des Etats-Unis. Avant d’être vendu par la Russie aux Etats-Unis en 1867, l’Alaska fut un point de convergence des trappeurs et/ou explorateurs Russes, Espagnoles, Britanniques, Français et Américains attirés soit par les ressources naturelles de la région telles que les fourrures soit par la quête d’une voie maritime permettant le passage de l’océan Pacifique vers l’océan Atlantique."
Glacier de Blackstone Bay dans la Baie du Prince William (Alaska), été 2017
"Le réchauffement climatique dans l’Arctique se produit à un rythme deux fois plus élevé que dans le reste du monde. La fonte des glaces entraine des changements environnementaux majeurs. Ils rendent les ressources naturelles de l’océan Arctique de plus en plus accessibles et suscitent nombre de convoitises, engendrant ainsi de nouveaux enjeux géopolitiques."
Le Skilak Lake, dans la Péninsule Kenai est alimenté par la rivière Kenai et par des débris glaciaire.
"Le réchauffement climatique entraine le déplacement de la limite des arbres. Ici la limite des arbres gagne peu à peu en altitude ce qui a pour conséquence de faire pression sur les espèces animales et végétales qui ont élues domicile dans les étages alpins et nivaux de la montagne – situés au-dessus de la limite de la forêt."
"Les espèces animales les plus charismatiques, telles que les ours deviennent un symbole des effets négatifs de l’activité humaine sur l’environment. Des images d’ours polaires faméliques incapables de se déplacer sur une banquise d’été quasi inexistante nous alertent chaque automne un peu plus sur le bouleversement environnementale qui à lieu dans la région."
"Quand on pense aux ressources de l’Arctique, on pense au pétrole et aux gaz. En effet, on estime à 90 milliard de barils la quantité de pétrole brut contenu dans l’Arctique. On oublie cependant que l’océan Arctique pourrait faire l’objet d’une surpêche. La consommation mondiale de poisson ne cesse d’augmenter. 91 000 tonnes de poissons ont été pêchées en 2014, ce qui représente une hausse de 7% par rapport à 2012."
Morceaux de muktuk, spécialité traditionnelle Inuit composée de la peau et de la graisse de la baleine.
"Depuis le milieu des années 1980, il y a un moratoire sur la chasse à la baleine. Cependant, pour des raisons de subsistance alimentaire mais également d’identité culturelle, les communautés autochtones de l’Arctique sont autorisées à chasser la baleine. Il peuvent la consommer mais ne peuvent en faire le commerce."
Totems érigés en 1997 à Anchorage représentant un aigle et un corbeau, symboles des Tlingits.
"Les Tlingits sont une ethnie du sud-est de l’Alaska. L’Alaska est l’état le plus multiculturel des Etats-Unis. On y parle une vingtaine de langues amérindiennes et on y recense différents peuples autochtones ( Iñupiat, Yupik, Aleut, Eyak, Tlingit, Haida, Tsimshian) organisés en 13 corporations. Cette diversité s’applique à l’Arctique en générale. Par conséquent, les peuples autochtones sont représentés au Conseil de l’Arctique. Ils y ont le statut de participants permanents."
Porte-conteneur NYK Line dans la Baie de San Francisco
"Le commerce maritime mondial va continuer son essor. On est passé de 2,6 milliards de tonnes transportées sur les mers en 1970 à 11 milliards en 2017. La fonte des glaces ouvrira au moins deux nouvelles routes maritimes : Le passage du Nord-Est qui longent les côtes russes représente un gain de temps d’environ un tiers par rapport au Canal du Suez. Le passage du Nord-Ouest permettra un trajet en 15 jours au lieu des 23 actuels par le Canal de Panama."
"L’océan Arctique étant de plus en plus accessible, les gardes-côtes américains mais aussi canadiens, russes, norvégiens, etc. assument dans cette région un rôle beaucoup plus important. Ils sont en charge de la sécurité, de l’assistance aux personnes, de la protection du commerce, du soutien à la recherche scientifique mais aussi de la protection de l’environnement. Ils se trouveraient en première ligne en cas de marée noire."
Assemblée générale des Nations Unies à New York, juin 2016
"Le Conseil de l’Arctique réunit depuis 1996 les pays limitrophes de l’océan Arctique. Il s’agit d’un forum permettant d’aborder les questions liées à la région. Bien qu’ayant des membres observateurs, il ne comprend pas des états, qui bien qu’éloignés géographiquement ont un rôle à jouer, telle que la Chine ou les pays de l’Union Européenne.
La Convention des Nations unies sur le droit de la mer s’applique à l’océan Arctique, cependant, à ce jour aucun traité international n’en garantie véritablement la protection."