Noémie JOUVET

Doctorante au sein du Centre de recherche sur l’Amérique préhispanique

Le concept féminin lié à la territorialité en zone maya : un exemple de pouvoir Mésoaméricain

Doctorante au sein du Centre de recherche sur l’Amérique préhispanique, Noémie Jouvet s’intéresse à l’emplacement des vestiges mayas à caractère féminin et sur ce qu’ils révèlent sur leur mode de pensée et leur organisation sociopolitique.

Thèse sous la direction de Daniel Lévine, professeur des universités, Faculté des Lettres Sorbonne Université. 
Crédit photo : Noémie Jouvet

"J’ai visité le musée consacré aux mayas dans la ville de Campeche, dans l’état du même nom au Mexique. Il se situe dans un ancien fort espagnol ayant pour fonction de prévenir les attaques de pirates au XVIIe siècle. Ce musée outre les pièces qu’il abrite, permet aussi de rappeler qu’il existe d’autres sources testimoniales en dehors des rapports officiels espagnols. Ainsi les comptes-rendus du pirate Alexandre Olivier Exquemelin parlent de ses trajets le long des côtes mayas."

"Le site de Palenque, dans l’état du Chiapas au Mexique, situé au cœur de la forêt tropicale, est particulièrement important pour mon sujet. En effet c’est sur ce site qu’a été découvert le tombeau féminin le plus somptueux de l’aire maya, celui dit de « la reine rouge ». Autre fait marquant son sarcophage se trouvait au sein d’une structure en élévation. On peut aujourd’hui visiter cet édifice."

"L’édifice XIV présente une scène réalisée en stuc peint, celle-ci est étonnamment bien conservée. Cette peinture murale met en scène une femme (à gauche), agenouillée et offrant une figurine à l’homme debout (à droite). Cette scène datée du début du VI è siècle permet de voir un des rôles que possédaient les femmes de la cité à l’époque III (entre le Ve et le Xe siècle). Ici le rôle de transmission. Les glyphes entourant cette scène font référence à deux dates et deux noms."

"Le « temple des chauve-souris » est un autre édifice du site de Palenque. Les arbres ici n’ont pas été retirés car ils consolident la structure. Parmi les fouilles effectuées, les archéologues ont découvert à cet endroit des tombes qui semblent être féminines d’après les vestiges associés (coquillages, objets en jadéite et vaisselles en céramique)."

"Le site d’Edzna, dans l’état de Campeche au Mexique, moins connu, beaucoup plus proche de la côte du Golfe, comporte lui aussi des vestiges liés au féminin. Notamment cette stèle du site qui semble datée du VII è siècle. Elle représente une femme assise en tenue de chef (on remarque notamment la grande coiffe de plume et le pectoral). Dans le coin en haut à gauche se trouvent des glyphes formant une date, ainsi qu’un anthroponyme."

"Le centre cérémoniel dit « acropole » sur le site d’Edzna, possède une architecture très bien conservée. Ce site permet entre autre, d’observer la répartition classique des vestiges dans l’aire maya. Les structures ayant un but religieux et/ou politique s’articulent de manière orthogonale, ce afin de représenter les quatre directions. Le site d’Edzna est par ailleurs un bon marqueur d’une des problématiques pour l’archéologie maya : la difficulté des fouilles. Bien que situé dans l’état de Campeche, le site d’Edzna est en zone forestière ce qui implique une part coûteuse de déforestation."