Rémy ARCEMISBÉHÈRE

Doctorant en Littérature française et comparée associé au CELLF, le centre de littérature et de langue française

À la recherche des sources de Gérard de Nerval au Caire

Doctorant en Littérature française et comparée associé au CELLF, le centre de littérature et de langue française, Rémy Arcemisbéhère étudie l’œuvre du poète romantique français Gérard de Nerval et plus particulièrement ses sources littéraires, mystiques et savantes.

Thèse sous la direction de Sophie Basch, professeur des universités à Paris-Sorbonne.
Crédits : Rémy Arcemisbéhère, Égypte

"Gérard de Nerval visita Le Caire de 1842 à 1843. Il consacra une grande partie de son séjour à consulter les ouvrages d’une petite bibliothèque d’une société savante appelée « Association littéraire de l’Égypte » (au point de renoncer à son projet de visiter la Haute-Égypte). Il prit des notes dans un petit carnet grâce auquel j’ai pu identifier d’une part la nature et d’autre part l’emplacement actuel des ouvrages consultés par Gérard de Nerval : après une histoire mouvementée, ils sont désormais conservés au Caire à la bibliothèque de l’IFAO (Institut français d’Archéologie orientale)."

"L’IFAO fait partie du réseau des Écoles françaises à l’étranger. Il accueille principalement des chercheurs en archéologie et en égyptologie. Le Palais Mounira offre un cadre privilégié à la recherche et au travail. Le personnel de l’IFAO m’a par ailleurs été d’une aide précieuse pour accéder à d’autres bibliothèques, par exemple celle de la Société égyptienne de géographie, hébergée dans des locaux qui appartiennent au Parlement égyptien."

"La bibliothèque de l’IFAO possède un fonds riche (environ 82 000 ouvrages répartis dans des disciplines diverses) et de nombreux livres rares et précieux. Celui-ci est un exemplaire des Lettres de l’Égypte de Claude Savary datant de 1785-1786 : ce voyageur visita l’Égypte à l’âge de 26 ans et rédigea un récit de voyage aux accents préromantiques qui annonçait celui de Volney. Nerval a lu ses ouvrages et s’en inspira grandement."

"J’ai également recherché les ouvrages lus par Gérard de Nerval dans d’autres bibliothèques d’Égypte. Ici, la Bibliotheca Alexandrina, érigée à quelques mètres de l’emplacement supposé la bibliothèque antique : un lieu important pour l’imaginaire nervalien qui rappelle dans Les Illuminés que « La bibliothèque d’Alexandrie n’était ouverte qu’aux savants ou poètes connus par des ouvrages d’un mérite quelconque » et que « l’hospitalité y était complète ». Je me suis aussi rendu au Centre d’études alexandrines (CEAlex) qui organise actuellement un grand projet de numérisation de périodiques européens des XIXe et XXe siècles."

"Mon travail de recherche des ouvrages consultés par Gérard de Nerval m’a mené à explorer les bouquineries du Caire. La librairie « L’Orientaliste » située non loin de la place Tahrir est de ce point de vue une référence. Sur les conseils avisés du gérant, j’ai pu mettre la main sur des ouvrages précieux dans le cadre de mon travail."

"En marge de mes recherches principales, j’ai tâché de mieux comprendre le Caire que Gérard de Nerval a connu. J’ai en outre tâché de localiser l’endroit où le poète a vécu lors de son voyage : en effet, celui-ci a délaissé le confort des hôtels anglais au profit d’une maison dans le quartier copte. Je ne suis cependant pas parvenu à localiser précisément son ancien domicile."