Sébastien NIELOUD-MULLER
Doctorant ATER en archéologie au sein de l’unité de recherche Orient et Méditerranée
Les cultes des lacs et des cours d’eau en Gaule romaine. Apports des sources archéologiques et littéraires
Doctorant ATER en archéologie au sein de l’unité de recherche Orient et Méditerranée, Sébastien Nieloud-Muller travaille sur les cultes des lacs et des cours d’eau en Gaule romaine (Ier s. av. J.-C - Ve s. ap. J.-C).
Explications en images.
Thèse sous la direction de Martine Joly, maître de conférences, Paris-Sorbonne.
C’est dans cet environnement que le poète Alphonse de Lamartine a écrit son célèbre poème Le Lac
© S. Nieloud-Muller
"Dans le cadre de mon Master 1, j’ai étudié les notes de fouilles et les objets archéologiques d’un site découvert en 2000 dans le lac du Bourget (Savoie). Ce travail, soutenu en 2010, m’a permis d’avancer qu’il s’agissait d’un lieu de culte de la période romaine. La rareté de ce type de site et la reprise des investigations archéologiques en 2011 sont à l’origine de mon travail de thèse portant sur les cultes des lacs à la période romaine."
Un des surveillants de surface observant l’avancement des travaux subaquatiques des plongeurs immergés
© R. Grebot
"Ce travail s’appuie sur des données concrètes. Pour cela j’ai dirigé, entre 2011 et 2015, cinq opérations archéologiques subaquatiques sur ce site. Nous nous rendions avec une embarcation à hauteur du gisement afin de pouvoir mener nos travaux. Pendant que les plongeurs progressaient sous l’eau, une équipe restait en surface pour des questions de sécurité."
© R. Masson
"Le site a livré des restes de piquets en bois et de nombreux objets archéologiques. Les recherches menées sur l’ensemble de ces éléments permettent de préciser la fonction du site et d’avancer dans nos interprétations sur les cultes dont ce site a été le cadre dans l’antiquité. Ces données viennent enrichir mon travail de thèse."
© R. Masson
"Sur le terrain, j’ai commencé par m’intéresser aux piquets en bois. Avec mon équipe, nous en avons dénombré plus de 1400 et nous en avons prélevé plusieurs centaines. Leur étude permet de déterminer les essences choisies, comment ils ont été coupés, les années et les saisons où ils ont été abattus, etc. Ces éléments, d’une grande précision, sont autant d’indices permettant de restituer l’évolution année après année du site."
© R. Masson
"Nous procédons ensuite à un dévasage (enlèvement des sédiments à l’aide d’un aspirateur). Cette étape nous permet de localiser les objets archéologiques qui se trouvaient dissimulés dans les sédiments. C’est une étape délicate puisque la vase est très volatile, certains objets sont très fragiles et il faut faire attention à préserver le maximum d’informations, notamment sur la position des objets."
© R. Masson
"Au cours de cette étape, nous localisions tous les objets, nous les dessinions à l’aide d’une ardoise, puis nous les prélevions. Chaque type d’objet était ensuite étudié par différents spécialistes : les monnaies par le numismate, les céramiques par le céramologue, les os d’animaux par l’archéozoologue, etc. Toutes ces informations apportent des données de compréhension des pratiques rituelles dont ce site témoigne."
© S. Bourgeaud-Lignot
"Par exemple, l’étude des céramiques permet d’apporter des informations capitales dans le cadre de ma thèse. Il est possible de renseigner la période de production et la provenance de ces récipients. D’autres indices, comme le fait que de nombreux objets sont entiers ou mutilés, permettent d’attester qu’il s’agit d’offrandes. Ces données me permettent d’avancer sur mon étude des cultes des lacs dans l’antiquité romaine."
© O. Lempereur
"Il en est de même pour l’étude des monnaies. Leur date de frappe et le métal utilisé invitent à raisonner sur la nature et la valeur des offrandes, mais également sur la durée du culte. Dans le cadre de ma thèse, ces données me permettent d’avancer sur les questions d’origine et de survivance des cultes des lacs, de la conquête romaine des Gaules jusqu’à la christianisation de ces territoires."
© D. Le Cornu
"Ces recherches de terrain permettent aussi de faire des découvertes exceptionnelles à l’image de cette monnaie identifiée à l’intérieur d’un piquet. Il s’agit très vraisemblablement d’une pratique rituelle romaine dont nous ne connaissons pas d’autres exemples actuellement. Cette découverte permet de documenter des pratiques dont nous ne connaissions rien auparavant et vient enrichir mon travail de doctorat."
© S. Nieloud-Muller
"À présent que les études sur le terrain sont terminées et les études de mobilier pratiquement achevées, des observations complémentaires en laboratoire viennent compléter les données dont nous disposons actuellement. Ici, Catherine Lavier du Laboratoire d’Archéologie Moléculaire et Structurale de l’UPMC, spécialiste du bois, effectue des observations et des prélèvements sur le bois contenant une monnaie."