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Prix de thèse d'histoire décerné à Matthieu Boisdron

Le prix de thèse d'histoire de l'institution parlementaire délivré par l'Assemblée nationale a été décerné en 2021 à Matthieu Boisdron pour sa thèse "Joseph Paul-Boncour. Un itinéraire politique contrarié (1873-1972)".

Chaque année, l’Assemblée nationale décerne deux prix de thèse, destinés à distinguer :

  • l’un, des thèses de droit parlementaire français,
  • l’autre, des thèses en histoire de l’institution parlementaire depuis la Révolution française.

La thèse de Matthieu Boisdron a été dirigée par les professeurs Olivier Dard et Christine Manigand et soutenue le 30 novembre 2020, à la Faculté des Lettres de Sorbonne Université.
 

Les membres du jury étaient : Mme Noëlline Castagnez, professeure à l'université d’Orléans, M. Alain Chatriot, professeur à l'Institut d’études politiques de Paris, M. Olivier Forcade, professeur à la Faculté des Lettres de Sorbonne Université et M. Stanislas Jeannesson, professeur à l'université de Nantes.

Annonce sur le site de l'Assemblée nationale

 

Résumé de la thèse :

Personnalité aujourd’hui oubliée, Joseph Paul-Boncour fut pourtant un responsable politique notable de la IIIe République. Issu d’un milieu provincial conservateur, ce brillant avocat est entré en politique comme collaborateur de Pierre Waldeck-Rousseau, de 1899 à 1902, avant d’œuvrer aux côtés de René Viviani, de 1906 à 1909. Spécialiste des questions sociales et de la législation du travail, il est tôt séduit par le socialisme mais ne rejoint la SFIO qu’au cours de la Première Guerre mondiale seulement ; alors qu’il est officier de réserve. Embrassant en 1909 une carrière de parlementaire, ses préoccupations s’orientent, une fois le conflit terminé, vers les questions de défense et de politique extérieure. Délégué de la France à la Société des Nations, ce représentant de l’aile droite du parti socialiste prend une part active aux négociations préparatoires à la conférence du désarmement. En désaccord avec la position de la SFIO vis-à-vis de la défense nationale, il quitte l’organisation au début des années trente et rejoint, pour un temps, les néo-socialistes. Au cours de cette décennie, il est ponctuellement ministre de la Guerre et des Affaires étrangères et occupe pour un mois la présidence du Conseil. Bien que conscient du danger allemand, il ne parvient pas à réorienter efficacement la politique extérieure de son pays. Ayant voté contre les pleins pouvoirs à Pétain en juillet 1940, ayant ponctuellement appuyé la Résistance pendant l’Occupation, il représente la France lors de la conférence de San Francisco en juin 1945. Il ne parvient pas, néanmoins, à retrouver durablement un mandat et doit, en 1948, renoncer à la poursuite de sa carrière politique.