À propos des phénomènes d’accord en arabe - Perspectives linguistiques et implications didactiques
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À propos des phénomènes d’accord en arabe : Perspectives linguistiques et implications didactiques

Ce colloque s’inscrit dans la nouvelle question de linguistique au programme de l’agrégation d’arabe portant sur les phénomènes d’accord en genre et en nombre en arabe. La préparation de cette nouvelle question nous amène à réfléchir, en même temps, au fonctionnement linguistique de ces traits grammaticaux et à leurs implications pédagogiques.

  • Du 29 fév. 2024 au 01 Mar. 2024

  • 09:30 - 17:00
  • Colloque
  • 29/02 : Sorbonne, salle des Actes
    01/03 : Inalco - Maison de la Recherche, auditorium Dumézil

    Inscription obligatoire.

Ce colloque prend pour objet les phénomènes d’accord en genre et en nombre en arabe dans toutes ses variétés, en diachronie comme en synchronie. Les enjeux de cette question sont multiples.

  • Sur le plan linguistique, d’abord, on s’interroge sur les principes qui régissent le fonctionnement et la hiérarchisation des accords en arabe. On s’intéresse aux usages dans les différents registres, variétés et états de la langue.
  • Sur le plan de l’histoire des idées linguistiques, ensuite, on réfléchit à la manière dont les grammairiens, tant arabes qu’arabisants, ont théorisé ces principes pour en faire des règles grammaticales. En effet, la question de l’accord ne semble pas faire l’objet d’un traitement particulier par les grammairiens arabes anciens : on peut alors s’interroger sur le caractère tardif de l’attribution d’un terme arabe technique (muṭābaqa) au phénomène de l’accord. À partir de quand une catégorie consacrée aux phénomènes d’accord per se apparaît dans les textes des grammairiens ?
  • Sur le plan de la didactique de l’arabe, on peut étudier la place occupée par les règles d’accord dans les manuels et dans les programmes scolaires. Ces règles ne reprenant pas tous les cas possibles, notamment ceux attestés dans les textes anciens, prétendument base de l’arabe classique, on se pose la question de définir ce qui fonde les frontières entre ce qui est légitime, ce qui est toléré et ce qui est totalement proscrit (frontières qui peuvent être variables entre oral et écrit d’une part, entre compétences actives et passives d’autre part). On s’interroge ainsi sur l’écart entre la norme et les usages réels dans les différents registres de la langue.

En linguistique diachronique, la grammaire scolaire de l’arabe présente les règles d’accord comme un système figé et relativement simple. Mais est-ce que ce système est aussi figé et immuable que le présente la grammaire arabe ? Les textes ne porteraient-ils pas la trace d’évolutions ou de changements qui peuvent indiquer soit des innovations dues, par exemple, à d’éventuels contacts de langues ou d’interférence de variétés (standard vs dialectal), soit des retours à des pratiques anciennes ?

De manière plus générale, on se demande si une étude croisée des phénomènes d’accord en arabe littéral et dans les dialectes arabes ne permettrait pas d’améliorer notre connaissance de la langue arabe et de son histoire.
Les propositions des contributeurs peuvent porter sur tous les états et les variétés de l’arabe (arabe archaïque, épigraphique, coranique, classique, arabe moyen, dialectes arabes anciens et modernes, ainsi que l’arabe standard moderne et contemporain) à travers différents cas de figure, entre autres :

  • nom - adjectif épithète
  • nom - démonstratif
  • accord des participes passifs des verbes transitifs indirects
  • verbe - sujet
  • nombre - objet compté
  • extensions du concept : les écritures inclusives ; un “neutre” en arabe ? ; etc.

Les corpus peuvent tout aussi être variés : Coran et textes religieux ; textes littéraires (prose et poésie), littérature savante, médiane et populaire ; journaux et médias ; langue d’internet et des réseaux sociaux ; etc.

Organisation

  • Francesco BINAGHI, maître de conférences en linguistique arabe, Sorbonne Université et Centre de recherches Moyen-Orient Méditerranée (CERMOM), Inalco
  • Julien SIBILEAU, maître de conférences en linguistique arabe, Centre de recherches Moyen-Orient Méditerranée (CERMOM), Inalco

Intervenantes et intervenants

  • Mustafa ALLOUSH, Université Lumière Lyon 2
  • Georgine AYOUB, Centre de recherches Moyen-Orient Méditerranée (CERMOM), Inalco
  • Francesco BINAGHI, Sorbonne Université et Centre de recherches Moyen-Orient Méditerranée (CERMOM), Inalco
  • Salam DIAB-DURANTON, Université Grenoble Alpes
  • Jean DRUEL, Institut dominicain d’études orientales (Le Caire)
  • Jacopo FALCHETTA, Università degli Studi di Bergamo
  • Jean-Patrick GUILLAUME, Université Sorbonne Nouvelle et Histoire des théories linguistiques (HTL)
  • Bruno HERIN, Centre de recherches Moyen-Orient Méditerranée (CERMOM), Inalco
  • Manuel SARTORI, Aix-Marseille Université et Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (IREMAM)
  • Julien SIBILEAU, Centre de recherches Moyen-Orient Méditerranée (CERMOM), Inalco
  • Marie VARIN, Linguistique Ingénierie et Didactique des Langues (LIDILE), Université Rennes 2 et Académie Militaire de Saint-Cyr Coëtquidan
  • Otto ZWARTJES, Université Paris Cité et Histoire des théories linguistiques (HTL)

Partenaires de l'événement

Cet événement est organisé en collaboration avec le Centre de recherches Moyen-Orient Méditerranée (CERMOM) de l'Inalco et Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman (IISMM).

Jeudi 29 février
Sorbonne, salle des actes

9h45 - 10h : Accueil des participants
10h - 10h10 : Mot d’introduction des organisateurs
10h10 - 10h55 : Jean-Patrick GUILLAUME
« Les paradoxes de la luġat akalūnī l-barāġīṯ »

10h55 - 11h15 : Pause-café

11h15 - 12h : Otto ZWARTJES
« Spanish missionary grammars of Arabic by Franciscans in Damascus
(17th-18th century) and their approaches to syntax »
12h - 12h30 : Julien SIBILEAU
« À propos de l’accord en genre et en nombre des adjectifs en faʿīl »

12h30 - 14h15 : Déjeuner

14h15 - 15h : Jean DRUEL
« Ḥawāsī et transmission du Kitāb de Sībawayh : comment les traditions
de commentaires naissent et meurent dans les marges : l’exemple des
pluriels brisés masculin et féminin de certains adjectifs »
15h - 15h30 : Mustafa ALLOUSH
« Les justifications alambiquées des grammairiens arabes, ou comment
ramener le déviant dans le droit chemin : l’exemple de l’accord »

15h30 - 16h : Pause-café

16h - 16h30 : Salam DIAB-DURANTON
« Les collectifs en arabe : typologie et accord »
16h30 - 17h : Francesco BINAGHI
« La classification de certains noms “collectifs” par al-Zaǧǧāǧī
(m. 337/949) et ses commentateurs : pour une historicisation des
catégories grammaticales »


Vendredi 1er mars 2024
Inalco - Maison de la Recherche, auditorium Dumézil

9h30 - 10h15 : Georgine AYOUB
« L’accord des têtes prédicatives en arabe littéraire et en arabe libanais »
10h15 - 10h45 : Bruno HERIN
« L’accord en arabe jordanien »

10h45 - 11h15 : Pause-café

11h15 - 12h : Manuel SARTORI
« La catégorie de neutre en arabe »
12h - 12h30 : Jacopo FALCHETTA
« L’accord en arabe maghrébin : entre sémantique, syntaxe et influence
du canal »
12h30 - 13h : Marie VARIN
« Les enjeux de la didactisation de l’accord du pluriel non humain en
arabe parlé de Damas : analyse sociolinguistique et variationniste des
implications pédagogiques de son enseignement »

13h : Conclusion du colloque et déjeuner

Lieux de l'événement

Jeudi 29 février 2024
Sorbonne
salle des Actes

54, rue Saint-Jacques 75005 Paris

Vendredi 1er mars 2024
Inalco, Maison de la Recherche
Auditorium Dumézil

2, rue de Lille 75007 Paris

 

Sorbonne Université - Faculté des Lettres
Campus Sorbonne
1 rue Victor Cousin 75005 Paris
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