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Déplacements, migrations et contacts culturels en Méditerranée orientale dans le miroir de l’anthroponymie

Ce colloque révèle, à travers le choix des prénoms dans l’espace de la Méditerranée orientale, des facettes de l’histoire ancienne méconnues, voire inconnues des sources littéraires.

  • Du 30 mai. 2022 au 31 mai. 2022

  • 09:30 - 17:00
  • Colloque

Le pouvoir sonore et symbolique du nom propre est bien connu. Quiconque a jamais été confronté au choix d’un prénom pour un enfant sait qu’il s’agit là d’un processus long et difficile, qui peut même, dans des cas extrêmes, susciter quelques algarades. Aujourd’hui, en l’absence d’un prénom préféré, on peut consulter les nombreuses ressources en ligne qui donnent des listes de noms les plus populaires, les plus insolites ou les plus beaux, en en offrant des étymologies flatteuses – quoique souvent incorrectes. Même si la mondialisation et l’essor des mobilités dans les sociétés occidentales contemporaines contribuent à distendre la corrélation qui existe entre un prénom et un territoire, la plupart des prénoms ont longtemps été attachés, en Europe, à une aire linguistique et culturelle précise : on pouvait sans trop de peine savoir d’où venait, pour exemple, un Goulven, une Pilar, une Vassiliki ou un Azuolas.

Dans les mondes antiques, ce lien était encore plus fort, car l’anthroponyme était immédiatement intégré au tissu linguistique, ethnique, social et religieux local. En tant que marqueurs sociolinguistiques très précis, les noms de personnes attestés dans les différentes sources épigraphiques peuvent dès lors révéler des facettes de l’histoire ancienne méconnues, voire inconnues des sources littéraires. C’est le cas, en particulier, des migrations anciennes, qui ne sont que très rarement documentées par les sources littéraires, et de tous les autres types de déplacements, qu’il s’agisse d’une fondation de colonie de marchands dans une ville portuaire, d’un voyage privé pour consulter un fameux oracle ou encore d’une installation provisoire d’artisans étrangers engagés pour leur expertise.

Le présent colloque vise donc à explorer ce sujet dans l’espace de la Méditerranée orientale, de l’Égée, à l’ouest, au Levant, à l’est, en passant par Chypre et les différentes régions de l’Anatolie. Pour intégrer le plus grand nombre possible d’approches méthodologiques, de scénarios et de cas d’étude, nous avons volontairement opté pour un cadre chronologique assez large : il s’étend de l’âge du bronze tardif (vers 1400-1200 av. n. è.) à l’époque romaine (premiers siècles de n. è.). Une attention particulière sera toutefois portée aux migrations et aux « colonisations » à la fin du IIe et au début du Ier millénaire, ainsi qu’aux contacts culturels aux époques archaïque et classique (ca. 700-330 av. n. è.).

Organisation :
Rostislav Oreshko (UMR 8167/CHS, Harvard University), Florian Réveilhac (UMR 8167/CHS, Harvard University) et Markus Egetmeyer (Sorbonne-Université/UMR 8167)

Colloque organisé au sein du projet « Les peuples balkaniques de l’Anatolie : migration, assimilation et contact culturel en Anatolie vers 1400-300 av. n. è. », qui a reçu un financement du programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’Union européenne dans le cadre de la convention de subvention Marie Skłodowska-Curie n° 101033019, et avec le soutien financier de l’équipe Antiquité classique et tardive (UMR 8167), de l’École doctorale 022, de la Fondation Maison des Sciences de l’homme et du DAAD.