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Colloque Écriture des savoirs

Les sociétés grecque, puis romaine, ont été le lieu de l’émergence d’une pensée rationnelle, dualiste et analytique, fondatrice d’un nouveau regard sur le monde, et d’un nouvel esprit scientifique.

  • Du 18 nov. 2021 au 20 nov. 2021

  • 09:00 - 17:00
  • Colloque
  • Salle des Actes et salle G073

Présentation du colloque par Joël Thomas, Président du Conseil scientifique du Réseau Le phénomène littéraire aux premiers siècles de notre ère.

 
Une approche épistémologique qui s’intéresse au monde gréco-romain est passionnante, en particulier parce qu’elle embrasse une longue période, où l’on voit les changements de paradigme, les tropismes à travers lesquels la Grèce et Rome ont construit leur relation au savoir et à la connaissance. Elle permet de suivre et de saisir comment, à partir d’une pensée archaïque et animiste, ayant ses bases dans un imaginaire fusionnel, et transcrivant ses savoirs dans le discours du mythe, les sociétés grecque, puis romaine, ont été le lieu de l’émergence d’une pensée rationnelle, dualiste et analytique, fondatrice d’un nouveau regard sur le monde, et d’un nouvel esprit scientifique.
Cette double postulation – vers le mythique et l’irrationnel d’une part, vers la rationalisation dualiste et l’esprit d’analyse d’autre part – n’a pas toujours été facile à intégrer dans l’imaginaire des Grecs et des Romains, et il y a encore beaucoup à dire, notamment sur l’écriture du/des savoirs dans le monde gréco-romain aux premiers siècles de notre ère. Par exemple, les travaux des encyclopédistes latins sont révélateurs d’une pensée pleine d’appétit pour le savoir. À la suite d’Aristote, ils construisent des catalogues toujours plus exhaustifs pour décrire le monde, et tenter de le comprendre. L’ouverture vers l’autre, voire la curiosité, sont caractéristiques de la société gréco-romaine de l’époque impériale. Elles peuvent confiner à une forme un peu frivole de curiositas, comme celle du Lucius d’Apulée. Cette société est marquée aussi par un intérêt pour l’exotisme sous toutes ses formes. Mais en même temps, ces deux instances collaborent à un dépassement du système, une émergence de nouvelles solutions.
Tels sont les grands bouleversements que les participants à ce colloque vont s’efforcer, sur quelques points, de mieux comprendre.
 

Le colloque s’inscrit dans le cadre du réseau thématique européen Le phénomène littéraire aux premiers siècles de notre ère, créé en 1997 à l’Université de Lille-3. Ce réseau regroupe aujourd’hui 11 universités partenaires, réparties sur 6 pays en Europe : Belgique (Louvain-la Neuve), France (Lille, Montpellier 3, Paris Sorbonne, Perpignan, Toulouse 2), Italie (Pavie et Trieste), Suisse (Lausanne), Pologne (Wroclaw), Portugal (Lisbonne). Il fonctionne sous forme de rencontres régulières, tous les deux ans environ, dans l’une des universités membres. Il a, depuis l’an 2000, produit 13 colloques internationaux et publié quelques 150 études sur la production des textes gréco-latins. Site du réseau.

Avec la participation de l’École Doctorale 22 (Mondes Anciens et médiévaux), les équipes Édition, Interprétation et traduction des textes anciens (EA 1491, EDITTA) et Rome et ses renaissances (EA 4081).