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François Mauriac, une mémoire à l’œuvre

Alors que les travaux universitaires consacrés à François Mauriac n’ont pas cessé de se poursuivre et de se développer depuis les années 1970, comment la recherche participe-t-elle, au renouvellement de la compréhension de l’auteur et de son œuvre ?

  • Du 10 Mar. 2022 au 11 Mar. 2022

  • 09:30 - 18:00
  • Colloque
  • Amphithéâtre Liard en Sorbonne et Amphithéâtre Molinié à la Maison de la Recherche. Sur inscriptions.

Inscrire François Mauriac dans le temps d’une commémoration, celui du cinquantième anniversaire de sa mort, épouse le mouvement profond de l’ensemble d’une œuvre qui semble répondre constamment à la nécessité du souvenir et au devoir de mémoire personnel et collectif. Cette nécessité d’une remémoration, qui a partie liée au geste de re-création de l’auteur et que portent explicitement certains titres (Mémoires intérieurs, Mémoires politiques, …), est à la source de l’écriture de la fiction, ancrée dans un espace-temps immémorial, tandis que le désir de fixer l’événement au jour le jour apparaît comme l’un des ressorts de l’écriture de l’écrivain-journaliste. Aussi, la question de la mémoire est-elle fondamentale pour Mauriac, quel que soit le genre auquel il s’adonne : roman, poésie, théâtre, essais, correspondance, journalisme…

Dès lors, s’interroger sur l’ensemble des processus qui génèrent, actualisent et prolongent l’acte du souvenir et la mémoire agissante face à la menace de l’engloutissement par l’oubli permet de mettre en lumière l’éthique et l’esthétique de Mauriac au cœur de sa quête ontologique. Plus largement encore, le discours qui s’élabore en plein ou en creux, à partir du temps vécu et face au temps long de l’histoire, manifeste de la part de Mauriac une forme d’engagement au monde qui fonde l’essence de sa vision temporelle et intemporelle de l’homme. Des souvenirs retrouvés à une mémoire réinventée, de quoi se souvient-on et comment ? Pourquoi et pour qui se souvenir ? A partir de quels matériaux s’élabore et se transmet une pratique de la mémoire que reflète la poétique de l’œuvre ? Et en contrepoint, quels oublis, quelles lacunes, quels silences disent la fragilité de la posture de l’écrivain face à l’absence, au vide et à la mort ?

Consacrer le 34e colloque international Mauriac à la mémoire de l’écrivain prend tout son sens, d’autant plus que Mauriac est lui-même très sensible à la célébration d’anniversaires les plus divers et qui dessinent une chronologie implicite, presque invisible de tous les événements personnels et professionnels qui font date et jalonnent son existence. Ces moments symboliques, surprenants par leur variété, sont autant d’épiphénomènes qui ponctuent sa vie et son parcours et donnent à l’écrivain le prétexte et l’occasion d’effectuer des bilans sur les autres et sur lui-même tout en se projetant dans l’avenir.

C’est animé de ce même esprit et dans le prolongement d’un questionnement sur le rapport au temps et sur la durée de l’oeuvre que le colloque se propose de réfléchir à l’ensemble des traces, empreintes, souvenirs, que Mauriac a laissé de son vivant et après sa mort. Que reste-t-il de l’œuvre de Mauriac cinquante ans après sa disparition ? Comment et sous quelle forme l’image de Mauriac se prolonge-t-elle dans la mémoire collective ? Comment sa présence peut-elle encore être attestée dans un monde qui semble de plus en plus s’éloigner de celui que l’écrivain a connu ? A quel type de processus obéit la construction du souvenir d’un écrivain dans l’imaginaire du public ? Quels sont les écrits de Mauriac qui rencontrent la plus large audience ? Quels sont les critères qui marquent la ressemblance ou la différence entre son public d’hier et son lectorat d’aujourd’hui ? Comment lit-on François Mauriac et que lit-on de lui aujourd’hui en France et à l’étranger ? Existe-t-il un héritage mauriacien dans les auteurs d’aujourd’hui ? Où commence et où s’arrête la modernité de François Mauriac ?

Enfin, alors que les travaux universitaires consacrés à François Mauriac n’ont pas cessé de se poursuivre et de se développer depuis les années 1970, comment la recherche participe-t-elle, au renouvellement de la compréhension de l’auteur et de son œuvre ? En quoi le regard porté sur Mauriac dans une perspective pluridisciplinaire permet-il d’actualiser le sens de l’œuvre ?

Comité scientifique
- Didier ALEXANDRE (Sorbonne Université)
- Václava BAKEŠOVÁ (Université Masaryk, Brno, République Tchèque - SIEM)
- Marie-Hélène BOBLET (Université de Caen - SIEM)
- Caroline CASSEVILLE (Université Bordeaux Montaigne - SIEM)
- Philippe DAZET-BRUN (Institut Catholique de Toulouse - SIEM)
- Yann DELBREL (Université de Bordeaux - SIEM)
- François DE SAINT-CHERON (Sorbonne Université)
- Jeanyves GUÉRIN (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3)
- Jean-Louis JEANNELLE (Sorbonne Université)
- Jacques MONFÉRIER (Université Bordeaux Montaigne - SIEM)
- Pier Luigi PINELLI (Université de Gênes, Italie - SIEM)
- Jean TOUZOT (Sorbonne Université - SIEM)

Comité d’organisation
- Rim BOUDEN (Sorbonne Université)
- Caroline CASSEVILLE (Université Bordeaux Montaigne - SIEM)
- Émilie DE FAUTEREAU VASSEL (Sorbonne Université)
- François DE SAINT-CHERON (Sorbonne Université)
- Théo MILLOT (Sorbonne Université)
- Jean-Claude RAGOT (Université Bordeaux Montaigne - SIEM)
- Pascal STEVENS (Sorbonne Université - SIEM)