Orthographe
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Comment peut-on (encore) s'opposer à une réforme de l'orthographe ?

L’échec récurrent des tentatives de réforme de l’orthographe n’est pas une fatalité. Il est attribué à la récupération politique difficilement évitable de cette question, fondée sur le clivage entre modernistes et conservateurs. Cet échec est également lié à une hésitation portant sur les instances légitimes pour statuer sur les questions orthographiques : à qui revient le droit d’en décider ? Bien que la langue française n’ait jamais cessé d’évoluer depuis son émergence parmi les langues romanes, un imaginaire persistant de fixité de cette langue demeure installé dans les consciences.

  • Le 22 Mar. 2024

  • 09:30 - 17:30
  • Colloque

Deux aspects de cette question sont souvent négligés et sont au centre de ce colloque :

  • la dimension argumentative
  • la dimension éducative

S’il est essentiel de dépolitiser autant que possible la question de l’orthographe et de neutraliser les récupérations politiques, c’est parce que la question de l’orthographe mérite d’être prise en charge dans l’espace de la discussion rationnelle. Dans un tel cadre, il devient alors envisageable d’examiner posément les arguments de celles et ceux qui, par principe, s’opposent à toute réforme orthographique, quelle qu’en soit la nature ou la portée. Or l’examen révèle que ces arguments sont peu nombreux et qu’ils ne résistent guère à un examen fondé sur les connaissances stabilisées dont nous disposons sur le français et sur les processus linguistiques en général. On peut donc espérer que la situation actuelle pourrait être débloquée par une explicitation patiente des réponses à ces arguments, ce que ni les médias ni la sphère numérique ne permettent, en raison de la tendance à la polarisation des idées, donc à la simplification, qui les caractérise.

Mais s’il convient de mettre à l’épreuve les arguments de celles et ceux qui résistent à toute évolution de la langue écrite, il est tout autant nécessaire d’expliquer pourquoi une réforme de l’orthographe est jugée nécessaire, voire urgente, notamment par les linguistes et les professeurs de français, dans leur très grande majorité, en France et à l’étranger. On peut toujours prétendre que les vrais problèmes sont ailleurs. Cependant, nous ne manquons pas de raisons, aujourd’hui, de penser que l’objectif d’une bonne maitrise de la langue française à l’école passe par un apprentissage sérieux de la grammaire du français, désencombré de l’étude de certaines des irrégularités orthographiques qui affectent la langue française.

A cet égard, le soutien des Ministères de l’Education Nationale et de la Culture est essentiel, et c’est l’un des objectifs de ce colloque que de sensibiliser l’Education Nationale à la mise en œuvre d’une réforme de l’orthographe, qui lui donnerait le moyen d’atteindre ses objectifs d’excellence en matière de maitrise du français, pour le plus grand nombre d’élèves. Il faut choisir :

  • Soit de chérir toutes les « subtilités » du français, qui sont le plus souvent des scories léguées par les hasards de son évolution historique et que seule une petite partie de la population pourra maitriser
  • Soit de débloquer l’évolution du français, lui redonner la possibilité d’appartenir de nouveau à ce grand mouvement historique qu’il a toujours connu, comme toutes les langues, en direction d’une rationalisation de ses structures, et donner en même temps la chance à un plus grand nombre de locuteurs du français, en France ou ailleurs, de s’approprier pleinement cette langue et de contribuer à son rayonnement.

Programme à télécharger en bas de page.

Organisation

  • Anne Abeillé, CNRS, Laboratoire de linguistique formelle
  • Philippe Monneret, Association des Sciences du Langage, Sorbonne Université, unité de recherche Sens, Texte, Informatique, Histoire
  • Gilles Siouffi, Sorbonne Université, unité de recherche Sens, Texte, Informatique, Histoire

Intervenantes et intervenants

  • Anne Abeillé, CNRS, Laboratoire de linguistique formelle
  • Christophe Benzitoun, Université de Lorraine
  • Patrick Charaudeau, Université Sorbonne Paris Nord
  • Jean-Louis Chiss, Sorbonne Nouvelle
  • François de Closets, journaliste et essayiste
  • Jacques David, Cergy Paris Université
  • Marie Desplechin, journaliste et écrivaine
  • Anne Dister, Université Saint-Louis - Bruxelles
  • Cynthia Eid, présidente de la Fédération internationale des professeurs de français
  • Marina Krylyschin, Association des Sciences du Langage
  • Martial Maynadier, professeur, Education Nationale
  • Philippe Monneret, Association des Sciences du Langage, Sorbonne Université, unité de recherche Sens, Texte, Informatique, Histoire
  • Michel Ocelot, réalisateur
  • Dan Van Raemdonck, Université libre de Bruxelles
  • Gilles Siouffi, Sorbonne Université, unité de recherche Sens, Texte, Informatique, Histoire
  • Jean-Pierre Sueur, linguiste et homme politique
  • Malika Temmar, Association des Sciences du Langage
  • Viviane Youx, présidente de l’Association Française pour l’Enseignement du Français

Partenaires de l'événement

Cet événement est organisé en collaboration avec l'Association des Sciences du Langage, l'unité de recherche Sens, Texte, Informatique, Histoire et le Laboratoire de linguistique formelle.

Lieu de l'événement

Sorbonne
salle Louis Liard

17, rue de la Sorbonne 75005 Paris

Sorbonne Université - Faculté des Lettres
Campus Sorbonne
1 rue Victor Cousin 75005 Paris
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Sens, Texte, Informatique, Histoire

L'unité de recherche Sens Texte Informatique Histoire  comporte 3 équipes :

  • Histoire des usages linguistiques : approches diachroniques et textuelles
  • Modélisation linguistique et épistémologie
  • Linguistique computationnelle