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Eugenio d’Ors l’Européen. Littérature, culture, politique.

Cette journée d’étude est consacrée à Eugenio d'Ors, un intellectuel européen difficile à enfermer dans des catégories. Elle permettra de croiser les perspectives et d’envisager les enjeux esthétiques, culturels et politiques de son engagement, afin de jeter un regard nouveau sur l’époque charnière qu’a formé le XXe siècle naissant.

  • Le 15 oct. 2022

  • 09:00 - 17:00
  • Journée d'étude

Cette journée d'études est organisée par Hélène Dewaele, maîtresse de conférences à l'UFR des langues étrangères appliquées avec le soutien de l'unité mixte de recherche SIRICE (UMR 8138) et le centre de recherche en littérature comparée (CRLC EA4510).

Eugenio d’Ors est une figure à la fois inclassable et situé au confluent de différents enjeux propres au début du XXe siècle. Esthète héritier du dandysme, il s’illustre comme romancier, essayiste, critique d’art et philosophe. Secrétaire de l’institut d’Estudis Catalans puis directeur de l’instruction publique de la Mancomunidad de Catalogne, d’Ors est contraint de s’exiler à Madrid pour des raisons idéologiques. Son éloignement du nationalisme catalan et ses accointances avec le nouveau régime franquiste, qui lui octroie la direction nationale des Beaux- Arts, ont suscité la polémique et ont associé son image à l’extrême droite qui se développe à l’époque.

On ne saurait pourtant réduire Eugenio d’Ors à ces ambiguïtés politiques. Au-delà des Pyrénées, il est connu des historiens et historiennes de la littérature pour avoir transposé la notion de baroque à la littérature, dans Du Baroque (Gallimard, 1935), prêtant au concept une vision anhistorique. Ses interlocuteurs étaient des familiers des Décades de Pontigny, de Valery Larbaud à André Gide, sans oublier l’hispaniste Jean Cassou. Les historiens et historienne de l’art continuent également d’interroger L’Art de Goya (Librairie Delagrave, 1928) et Coupole et Monarchie (Les Cahiers de l’Occident, 1929). Etudiant des universités de Barcelone et de Madrid, il a complété sa formation à Paris, Genève, Heidelberg et Munich. Enfin, ses prises de position « neutralistes », à la tête du comité d’Amics de la Unitat Moral d’Europa pendant la Première Guerre mondiale, aux côtés de Romain Rolland, ont suscité l’étonnement.

Intervenantes et intervenants

  • Olivier Dard, professeur à l'UFR d'histoire
  • Bernard Franco, professeur à l'UFR de littérature française et comparée
  • Christine Gouzi, professeure à l'UFR d'histoire de l'art et archéologie
  • Hélène Dewaele, maîtresse de conférences à l'UFR des langues étrangères appliquées

Avec la participation de Carlo Ossola, professeur émérite du Collège de France.