La royauté à Sparte de Ménélas à Nabis : fondements, pratiques et représentations
Ce colloque international traite des fondements institutionnels, des évolutions et des représentations de la double royauté spartiate, depuis ses origines mythiques jusqu’à sa disparition à l’époque hellénistique et ses interprétations d’époque romaine.
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Du 15 nov. 2024 au 16 nov. 2024
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09:00 - 18:00
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Colloque
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15/11 : Sorbonne, matin en salle G073 et après-midi en salle des Actes
16/11 : Institut national d'histoire de l'art, Auditorium Jacqueline LichtensteinInscription obligatoire via ce lien.
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Jean-Christophe Couvenhes et Pierre Pontier
La double royauté spartiate est l’un des aspects les plus étonnants de la constitution de Sparte : en dépit des vicissitudes de l’histoire, elle s’est perpétuée avec une certaine constance dans un système politique particulier depuis ses origines mythiques jusqu’à son évolution en monarchie et disparition à l’époque hellénistique. Cette perpétuation s’est effectuée au prix d’une réinvention permanente de la représentation des rois et de leur rôle institutionnel.
En effet, il y a bien deux rois héréditaires, qui appartiennent à deux maisons, en fonction de deux généalogies distinctes, descendantes de Zeus, Héraklès et dans une certaine mesure de Ménélas, par l’intermédiaire d’Hélène (et ses frères jumeaux) ; toutefois, les fondements de la royauté spartiate ne se limitent pas à la dyarchie institutionnelle. La basileia à Sparte n’est pas une simple archè, une magistrature royale ou même une « charge de stratège confié à des gens qui ont les pleins pouvoirs et à perpétuité » (Arist., Pol. 1285a7). Elle n’est pas non plus l’équivalent de la tyrannie grecque de l’époque archaïque ou classique. Et même à l’époque hellénistique, Nabis rappelle à Flamininus que dans le passé, au lieu de tyran, les Romains l’appelaient roi (Liv. 34.31.13). Par leurs prérogatives religieuses, militaires, politiques, judiciaires, par leur régime de vie spécifique depuis leur éducation jusqu’à leurs funérailles et surtout par leur charisme intrinsèque et particulier, les rois des Lacédémoniens n’ont eu de cesse de conquérir « du prestige […] en dépit des bornes qu’imposaient les lois aux pouvoirs de cette royauté » (Cloché 1949).
Ce colloque international a pour but de faire le point sur cette institution, son incarnation et son prestige. Le pouvoir royal à Sparte n’a pas fait à notre connaissance l’objet de colloque ou de monographie depuis les études de Pierre Carlier (1984, 2008) et de Paul Cartledge (1987, 2001) ; les mises au point les plus récentes sont celles d’Ellen Millender (2009, 2018).
Les réflexions porteront sur :
- les origines mythiques et politiques de la dyarchie royale, ainsi que sur son originalité dans le monde méditerranéen ;
- le fonctionnement et/ou les dysfonctionnements du régime au gré des querelles de succession ou des antagonismes entre familles royales : est-elle facteur de stabilité ou d’instabilité au sein du régime ?
- les attributions et les rites cérémoniels qui entourent la fonction, ainsi qu’aux pratiques de pouvoir en fonction des acteurs et des circonstances historiques, sur le temps long ;
- la représentation – pivot ou non du « mirage » spartiate ? –, voire à la réappropriation de la royauté spartiate à travers les prismes athénocentriste (Isocrate, Platon, Aristote, etc.), hellénistique et romain.
Organisation
- Jean-Christophe Couvenhes, maître de conférences en Histoire grecque, Sorbonne Université, unité mixte de recherche "Anthropologie et histoire des mondes antiques (AnHiMA)"
- Pierre Pontier, maître de conférences habilité à diriger des recherches en littérature grecque, unité de recherche "Édition, Interprétation, Traduction des Textes Anciens (EDITTA)", Sorbonne Université
Intervenantes et intervenants
- Carol Atack, Newnham College et University of Cambridge
- Andrew Bayliss, University of Birmingham
- Nancy Bouidghaghen, Université Paris XIII et University of Nottingham
- Louise Brouard, Sorbonne Université
- Jacqueline Christien, Université Paris Nanterre
- Jean-Christophe Couvenhes, Sorbonne Université
- Philip Davies, University of Nottingham
- Adrien Delahaye, Université Paul Valéry, Montpellier
- Louis-André Dorion, Université de Montréal
- Michèle Ducos, Sorbonne Université
- Olivier Gengler, Académie des Sciences de Heidelberg et Université de Tübingen
- Catherine Grandjean, Université de Tours
- Ariane Guieu-Coppolani, Sorbonne Université
- Noreen Humble, University of Calgary
- Ioanna Kralli, Ionian University
- Bernard Legras, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
- Marcello Lupi, Università degli Studi della Campania “Luigi Vanvitelli”
- Ellen Millender, Reed College, Portland
- Annalisa Paradiso, Università della Basilicata
- Pierre Pontier, Sorbonne Université
- Vassiliki Pothou, Universität Regensburg
- Nicolas Richer, École Normale Supérieure de Lyon
Partenaires de l'événement
Cet événement est organisé grâce au soutien l'unité de recherche "Édition, Interprétation, Traduction des Textes Anciens (EDITTA)", l'unité mixte de recherche "Anthropologie et histoire des mondes antiques" (AnHIMA), l'école doctorale « Mondes antiques et médiévaux » de Sorbonne Université, de Sorbonne Université et de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (UFR « École d’histoire de la Sorbonne »).
Lieux de l'événement
Sorbonne
matin : salle G073, escalier E, 3ème étage
après-midi : salle des Actes
17, rue de la Sorbonne ou 54, rue Saint-Jacques 75005 Paris
1 rue Victor Cousin 75005 Paris
Institut national d'histoire de l’art (INHA)
Auditorium Jacqueline Lichtenstein, Galerie Colbert
2, rue Vivienne / 6, rue des Petits-Champs 75002 Paris
2 rue Vivienne 75002 Paris
Édition, Interprétation, Traduction des Textes Anciens (EDITTA)
La recherche contemporaine, attentive à décloisonner les disciplines, les méthodes, les perspectives spatio-temporelles, a permis de renouveler cette notion, qui garde à nos yeux toute sa pertinence. Nous l’entendons donc dans un sens large, mais à partir d’un centre bien identifié, qui est l’axe Grèce-Rome.
L’intitulé "Édition, Interprétation, Traduction des Textes Anciens" met en évidence la place centrale des textes dans notre recherche commune : non seulement les éditer et les traduire, mais aussi les interpréter, en mettant en relation textes et contextes. Le travail s’inscrit ainsi dans un champ à la fois large et cohérent, que la composition de l’équipe permet de couvrir : littérature et rhétorique, histoire et historiographie, philologie et linguistique.
Son projet scientifique pour les cinq prochaines années est double : d’une part maintenir la vocation originelle de l’équipe autour de travaux concernant l’édition, la traduction et le commentaire des textes ; d’autre part inscrire l’interprétation des textes dans deux types de contexte : l’histoire et le langage.
Ses axes de recherche sont :
- Édition, traduction, commentaire
- Usages et mésusages de la parole
- Histoire, religion, société