Khalil Khalsi
  • Recherche

Les identités convertibles : sur l'équivocation des rêves et la traduction des altérités

Khalil Khalsi se penche sur les enjeux de traduction culturelle, notamment lorsque de tels projets débouchent sur des œuvres littéraires poreuses à l’ethnologie ou à la philosophie, et vice-versa.

  • Le 25 avr. 2024

  • 17:00 - 19:00
  • Maison de la Recherche, salle D040.

    Entrée libre.

Le séminaire « Identités plastiques » touche aux questions d'hybridité, de bizarrerie par rapport à une norme (queerness), de frontières flottantes ou poreuses, telles qu'elles se font jour en littérature et dans les arts. Mettant en jeu différents champs de recherche, comme les études de genre ou l’écopoétique, il interroge, au fil des interventions, les catégories identitaires destinées à classer le monde, les êtres, les langues et les disciplines académiques qui les appréhendent.

Nombre de productions contemporaines en littérature et sciences humaines et sociales réinvestissent le motif du rêve en tant que manière de vivre à l’ère dite de l’Anthropocène. L’intérêt renouvelé envers l’animisme pense la multilatéralité des imaginaires et des épistémologies dans le cadre d’une crise environnementale planétaire, qui placerait l’Occident dans une communauté de destin avec les populations dites non modernes. Ceci amènerait alors l’Europe, sinon à provincialiser son savoir, du moins à le réinventer. Le rêve apparaît alors, par emprunt aux cosmologies alternatives, comme une modalité de « reliaison » dont l’écriture offre le laboratoire.

En s’appuyant sur le concept d’« équivocation », que des anthropologues comme Eduardo Viveiros de Castro opposent au principe d’équivalence, K.Khalsi se penche sur les enjeux de traduction culturelle, notamment lorsque de tels projets débouchent sur des œuvres littéraires poreuses à l’ethnologie ou à la philosophie, et vice-versa. Si le fait de réactiver le rêve en tant que réservoir d’émerveillement résorbe vaguement le partage considéré comme cartésien entre rêve et veille, nature et culture, il pose de surcroît, comme condition implicite, la réification des altérités – tant humaines que non humaines.

Les questions suivantes sont abordées durant ce séminaire :

  • En quoi le paradigme de la reliaison, dans sa volonté de symétriser les cosmologies et de traduire l’étranger par le prisme du familier, apparaît-il paradoxalement comme un moteur d’altérisation (othering) ?
  • Dans quelle mesure cette création de « commun » est-elle susceptible, plus que de restituer des identités, de les convertir à l’aune d’un système de signes interne, impérialiste (colonial, capitaliste, exactiviste) par ses dynamiques de représentation et de production de discours sur un « nous » et ses « autres » ?

Organisation

  • Irène Gayraud, maîtresse de conférences en littérature comparée, Centre de Recherche en Littérature Comparée, Sorbonne Université
  • Danielle Perrot-Corpet, maîtresse de conférences en littérature générale et comparée, Centre de Recherche en Littérature Comparée, Sorbonne Université
  • Judith Sarfati Lanter, maîtresse de conférences en littérature comparée, Centre de Recherche en Littérature Comparée, Sorbonne Université

Intervenant

  • Khalil Khalsi, Université de la Manouba (Tunisie), membre associé du CÉLAT (Québec)

Partenaire de l'événement

Cet événement est organisé en partenariat avec l'Institut Universitaire de France.

Lieu de l'événement

Maison de la Recherche
salle D040

28, rue Serpente 75006 Paris

Sorbonne Université - Faculté des Lettres
Maison de la recherche
28 rue Serpente 75006 Paris
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Centre de recherche en littérature comparée

Le Centre de Recherche en Littérature Comparée (CRLC) réunit des chercheurs et chercheuses de la Faculté des Lettres de Sorbonne Université et d’autres institutions (École normale supérieure, INSPÉ de Paris), représentant les différents aspects, théoriques, chronologiques et linguistiques de la littérature générale et comparée.