Un tombeau de papier pour Théodulf d'Orléans

Théodulf d’Orléans fut un conseiller très proche de Charlemagne et l’une des principales têtes pensantes de la politique religieuse et culturelle promue par le souverain carolingien. Il en fut aussi un praticien en exerçant des missions d’importance confiées par Charlemagne, par exemple comme missus dans la vallée du Rhône avec Leidrade, futur évêque de Lyon, puis comme évêque d’Orléans et abbé de plusieurs communautés ligériennes, à partir de 798 environ.
Ses œuvres conservées sont d’une immense richesse, à la mesure de cet engagement entier au service du souverain carolingien. Sa disgrâce brutale – accusé d’avoir pris part à la révolte de Bernard d’Italie contre Louis le Pieux, il fut exilé en 818, probablement à Saint-Aubin d’Angers – interrompit cependant brutalement ses travaux. Quelles furent les répercussions de sa déposition sur la circulation de ses œuvres ? Ont-elles continué à circuler ou ont-elles subi une damnatio memoriae après l’exil de Théodulf ?

Le colloque organisé à l’occasion du 1200e anniversaire de sa mort, en Orléanais, en des lieux de séjour de Théodulf, permettra d’offrir un tombeau de papier à cette figure de la Renaissance carolingienne. En mobilisant différents spécialistes de ses œuvres, il s'agirat dresser un état des lieux en distinguant ses différents champs d’activité et de réfléchir à la constitution d'une base des manuscrits « théodulfiens ». Cette base de données serait un outil pour la poursuite des études « théodulfiennes » mais pourrait aussi être prolongée de manière thématique (études bibliques, manuscrits poétiques carolingiens) ou géographique (bibliothèques et scriptoria de l’Orléanais).

Sumi Shimahara est maître de conférences en Histoire du Moyen Âge à la Faculté des Lettres. Ses recherches portent principalement sur la culture de l'époque carolingienne. Elle enseigne l'histoire du haut Moyen Âge à la Faculté des Lettres.