Mission archéologique - Haidra (Tunisie)

Site d’Ammaedara

Directeurs de la mission : M. François Baratte, Université Paris-Sorbonne (Paris IV) et M. F. Bejaoui, INP, Tunis.

 

Photo Haidra Caprassa

Fig. 1, Haïdra, la mosaïque de Caprassa

Crée en 1968 sous la direction du professeur N. Duval, la mission archéologique française à Haidra travaille sur le site d’Ammaedara, en Tunisie, à la frontière tuniso-algérienne.

Située sur un plateau à l’extrémité de la Dorsale tunisienne, à 800 m d’altitude, à un carrefour de routes, la ville est célèbre pour avoir abrité le premier camp permanent de la IIIe légion Augusta, dès l’époque augustéenne, dans le territoire d’une des grandes tribus indigènes, les Musulames. L’emplacement du camp n’est pas connu, mais la présence de la légion est assurée par divers indices, en particulier la présence de plusieurs tombes de militaires.

A l’époque flavienne, au départ de la légion vers l’Ouest, la ville devient colonie : Colonia Flavia Emerita Augusta Ammaedara. Elle se développe progressivement sous le Haut Empire. On connaît pour cette époque un grand temple, peut-être le Capitole, un marché, un théâtre, des thermes, un arc dédié à Septime Sévère, ainsi qu’un superbe mausolée.

Haïdra, le "monument à auges" Mais c’est la ville de la fin de l’Antiquité qui est la mieux connue, avec quelques monuments civils, comme l’énigmatique et spectaculaire « monument à auges », mais surtout de nombreuses églises : sept ont été fouillées jusqu’à présent.

 

Fig. 2, Haïdra, le "monument à auges"

 

Haïdra, mosaïque "Scylla" Visitée très rapidement par les voyageurs dès le XVIIIe s. (la zone frontalière est alors peu sûre), elle bénéficie d’une première étude scientifique à la fin du XIXe s., lors d’une courte mission menée par l’archéologue René Cagnat et l’architecte Henri Saladin. A partir de 1935, un amateur, médecin de la mine voisine, entreprend des dégagements systématiques et désastreux des monuments visibles, interrompus par sa mort en 1941.

Fig. 3, Haïdra, mosaïque représentant Scylla

 

Haïdra, inscription En 1968, la mission française avait été chargée de reprendre la fouille et l’étude des églises déjà en partie dégagées, en vue de leur publication. Deux d’entre elles seront ainsi réétudiées en détail.

 

Fig. 4, Haïdra, inscription "Solomon"

 

En 1993, à la demande de l’Institut national du Patrimoine de Tunis, la mission, confiée à François Baratte, a repris ses travaux, consacrés alors à la citadelle byzantine construite après la conquête de 533. Elle mène depuis lors à Ammaedara une campagne annuelle, en collaboration étroite avec l’Institut national du patrimoine (le co-directeur de la mission franco-tunisienne est M. Fathi Bejaoui). S’attachant tout particulièrement aux phases tardives de ville, à son évolution à la fin de l’antiquité et au passage à l’époque médiévale, les recherches portent à la fois sur les monuments chrétiens, mais aussi sur de plus vastes zones de la ville : un grand édifice au nord de la citadelle, le monument à auges, les thermes.

Haïdra, stèle funéraire Soutenue par le Ministère des Affaires étrangères et appuyée sur un programme de l’Agence nationale de la Recherche (« Eau Maghreb »), elle a d’ores et déjà publié plusieurs volumes.

La mission réunit des chercheurs français et tunisiens, en particulier des doctorants de Paris-Sorbonne : une thèse vient d’être soutenue sur la ville et son territoire (Elsa Rocca, 2012).

Plusieurs doctorants ont reçu un soutien financier de l’ED 124. La Région Ile-de-france a également soutenu financièrement la mission (financement SETCI attribué à Elsa Rocca de 2009 à 2012).

 

Fig. 5, Haïdra, stèle funéraire

 

 

10-06-2010 : le Prix de l’archéologie de la Fondation Simone et Cino del Duca a été décerné à la Mission archéologique franco-tunisienne à Haïdra-Ammaedara (Tunisie)