Valérie Bettelheim, L’Un antéphénoménal

L’Un antéphénoménal

Par Valérie Bettelheim

Liberté et nécessité chez Plotin

Présentation de l'ouvrage sur le site de la FNAC

Note de l'éditeur

L’être est partout en danger alors qu’il n’a jamais été autant plébiscité, prôné, encensé que dans le consensus actuel. De même, la phénoménologie contemporaine, en proposant une pluralité de phénomènes, pauvres ou pleins, mais tous réunis sous la commune bannière d’un « donné » accessible à tout et à tous, dissout et désagrège l’être et chaque être dans un magma proche du néant. Or la métaphysique de Plotin, trop longtemps contenue dans le prisme de lectures platoniciennes ou mystiques, portait au IIIe siècle déjà le poids de cette dissolution de l’être dans le non-être qui devait au cours des siècles amener la philosophie jusqu’à son plus cruel paradoxe : la pure contingence où tout est devenu événement, a bel et bien absorbé le « je » transcendantal en un simple attributaire du flux de l’être dans lequel il n’est plus qu’une particule revendiquant son identité avec d’autant plus de peine.
Or Plotin a proposé une rupture hénologique, c’est-à-dire un arrachement structurel de l’unité en toutes choses, qui peut permettre à tous les phénomènes d’exister, d’apparaître, de se déployer un-dividuellement et non plus dans le conglomérat du donné. Cette disjonction entre être et un permettrait alors l’équilibre de la substance, loin d’une disruption de l’être et de la philosophie.


Valérie Bettelheim, chercheuse en philosophie à l’Université de Poitiers, membre du laboratoire Métaphysique allemande et Philosophie pratique, est l’auteure d’une thèse soutenue en 2018. Spécialiste de la pensée de Plotin, ses thèmes de recherche portent sur l’ontologie, la métaphysique et la phénoménologie. Elle est aussi responsable du Centre universitaire Malesherbes de la Faculté des Lettres à Sorbonne Université.