La bande dessinée en classe de français
Un objet disciplinaire non identifié
Note de l'éditeur
Dans un contexte où la légitimité culturelle de la bande dessinée ne fait plus guère débat, le monde scolaire lui accorde un intérêt grandissant. En témoigne la participation du ministère de l'Éducation nationale à l'opération « année 2020 de la bande dessinée », pour encourager la lecture et l'écriture de bandes dessinées auprès des élèves.
La bande dessinée reste pourtant peu lue à l'école, ou plutôt elle est peu scolarisée : les bandes dessinées occupent une place de choix dans les bibliothèques scolaires où elles sont plébiscitées par les élèves pour des lectures autonomes, mais elles ne sont que rarement lues et travaillées en classe.
Cet ouvrage vise à décrire comment et pourquoi la discipline d'enseignement français rencontre la bande dessinée, pour comprendre de quelle manière elle en fait - ou n'en fait pas - un objet d'apprentissage. Dans quel but des bandes dessinées sont-elles mentionnées dans les programmes, depuis la rénovation des années 1970 ? Quels titres sont retenus pour des lectures scolaires ? Qu'attendent les enseignants d'un travail sur des bandes dessinées avec leurs élèves ? Comment didactisent-ils cette forme de lecture ?
L'état des lieux, dressé à partir d'une étude historique et d'une enquête sur les pratiques effectives, montre dans quel faisceau de tensions la bande dessinée se trouve prise en tant qu'objet disciplinaire, et comment les enjeux de sa scolarisation pourraient être clarifiés.
Hélène Raux est maîtresse de conférences en langue et littérature françaises à l'INSPÉ de Paris de la Faculté des Lettres de Sorbonne Université.