Machiavel imaginaire, histoires d’un cliché
Note de l'éditeur
Les deux premiers chapitres offrent un premier corpus de l’iconographie machiavélienne, en établissant les trois portraits-souche à partir desquels se décline et déploie l’iconographie. Que ces portraits soient posthumes, truqués ou douteux n’est pas un problème. Il s’agit d’établir un portrait-robot d’une pensée et de montrer comment l’image, entre cliché et phantasme, véhicule du machiavélisme.
Entre réception, adaptation, intermédialité, les cinq chapitres suivant testent ce machiavélisme imaginaire et polymorphe à travers différents mediums ( littérature, photographie, photomontage, comic…). L’objet est d’illustrer la plasticité diachronique, géographique, idéologique et médiatique d’une pensée, capable de se rénover et de s’adapter tout en gardant une énigmatique incisivité. Plus largement, il s’agit de penser la mise en image d’une pensée : les bénéfices et coûts d’une telle opération.
Loin de déplorer le succès de Machiavel et le dévoiement ou instrumentalisation de son nom, le pari des auteurs et autrices de cet ouvrage est que des passerelles sont possibles entre le Machiavel des machiavélistes et la culture populaire ou middlebrow.
Alessandro Campi : politologue et historien, il enseigne les Sciences Politiques à l’Université de Pérouse (Italie). Il est l’auteur de plusieurs essais dans le domaine de l’histoire de la pensée politique, en particulier sur la tradition du réalisme politique. Membre du Comité de direction de l'Enciclopedia Machiavelli (Rome), il a été commissaire de nombreuses expositions consacrées à Machiavel.
Frédérique Dubard de Gaillarbois : normalienne, agrégée, elle occupe la chaire de littérature italienne de la Renaissance à Sorbonne Université. Ses domaines de prédilection sont l'art de la guerre, Machiavel et le machiavélisme, les femmes (guerrières, écrivaines, artistes), la littérature artistique (Michelangelo, Cellini, Varchi...).