couverture de l'ouvrage "Musicienne du silence"

Musicienne du silence

Par Amandine Lebarbier

Sorbonne Université Presses

Note de l'éditeur

Qui était sainte Cécile ? Comment est-elle devenue la sainte patronne des musiciens, célébrée dans toute l’Europe par de riches festivités musicales le 22 novembre ?

Pourquoi a-t-elle connu un tel succès dans l’iconographie européenne, depuis le début du XVIe siècle, à partir du tableau de Raphaël, L’Extase de sainte Cécile ?

Des premières sources hagiographiques du ve siècle jusqu’au début du XXe siècle, de nombreuses représentations artistiques de la sainte ont contribué à l’ériger en une figure essentielle de l’imaginaire musical européen, en particulier au XIXe siècle. C’est là en effet que de nombreux arts (musique, peinture, sculpture, littérature) s’en emparent dans des contextes divers, voire contradictoires. Tantôt figure de la musique religieuse, tantôt muse païenne, ici, figure vengeresse et puissante incarnant une conception inquiétante de la musique, là, icône d’une perfection musicale féminine, elle est tout à la fois icône des petites « saintes Cécile de salon » et sainte patronne de la poésie musicale rêvée par les symbolistes. Elle s’impose ainsi comme le support de conceptions de la musique aussi variées que les idéologies et les esthétiques qui traversent le XIXe siècle.


Amandine Lebarbier est agrégée de lettres modernes, docteure en littérature comparée et maîtresse de conférences à l’université Paris Nanterre.

Ses recherches portent essentiellement sur les liens entre la littérature et les arts, en particulier la musique. Elle s’intéresse à l’histoire des représentations de la musique en littérature et en peinture et à l’historicité des pratiques culturelles musicales. La place de l’artiste féminine et la représentation de la figure de la musicienne dans les arts, notamment au xixe siècle, sont au cœur de ses travaux.