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1 Bande dessinée – 10 Perspectives : analyse pluridisciplinaire de la série "Miss Pas Touche" de Kerascoët et Hubert

Par le biais d’analyses plurielles de la bande dessinée Miss Pas Touche de Kerascoët & Hubert, ce colloque franco-allemand entend offrir au public amateur de bande dessinée un aperçu de quelques-unes des nombreuses approches et méthodes de travail à l’œuvre en stripologie.

  • Du 03 avr. 2025 au 04 avr. 2025

  • 08:30 - 17:00
  • Colloque
  • Sorbonne, salle des Actes.

    Inscription obligatoire par courriel.

Les premiers travaux et études scientifiques consacrés exclusivement au récit en images ont vu le jour dans le courant du XIXe siècle, de manière concomitante à la publication sous forme de livres des premières bandes dessinées européennes – parues sous la plume de Rodolph Töpffer (1837) ou de Wilhelm Busch (1865) par exemple.

En Allemagne, les sciences de la bande dessinée en voie de constitution ont tout d’abord été subsumées sous la recherche consacrée à la littérature pour enfants et à la littérature de jeunesse (Baumgärtner 1972/1965 ; Grünewald 1982 ; Dolle-Weinkauff 1990). Dans les pays comme la France ou les USA en revanche, ces mêmes sciences ont fait et font encore partiellement aujourd’hui l’objet d’une vision différentialiste – ce qui n’est guère étonnant, la bande dessinée y jouissant de longue date d’une tradition bien ancrée. Le souhait de voir dans la bande dessinée une forme de « neuvième art » (Beylie 1964), voire de « langage » à part entière (Fresnault-Deruelle 1972), ainsi que la défense de la stripologie en tant que « science autonome » (Morgan 2003, 375) sont à n’en pas douter l’expression d’une « lutte » menée depuis des décennies pour la « reconnaissance [sociale] » des récits en images (Maigret 2012, 144). Nombreux sont en effet ceux qui souhaitent voir établie une nette distinction d’une part entre la bande dessinée et les autres formes d’expression artistique, et d’autre part entre la stripologie et les disciplines voisines ; à la lumière de ce qui a été dit précédemment, cela semble compréhensible, sans doute justifié et sans aucun doute nécessaire à la constitution d’un discours scientifique propre (Eisner 2009/1985 ; Peeters 1991, McCloud 1993 ; Groensteen 1999).

En se donnant pour objectif de compiler les analyses que proposent d’une seule et même bande dessinée plusieurs disciplines scientifiques très différentes les unes des autres, le recueil que nous voulons constituer s’engage dans une voie qui ne saurait être plus à l’opposé de cette perspective, mais il entend bien malgré tout apporter une contribution constructive à la reconnaissance scientifique et artistique des récits en images.
Dès la seconde moitié du siècle dernier, la bande dessinée a suscité l’intérêt des disciplines les plus diverses. De la sémiotique à la littérature comparée, de la linguistique à la traductologie, de la sociologie à l’histoire ou aux gender and queer studies (Eco 1976 ; Krafft 1978 ; Everaert-Desmedt 2007/1984 ; Näpel 2011 ; Dürrenmatt 2013 ; Guillaume et al. 2015 ; Mälzer 2015 ; Sähn 2021 ; Schröer 2022 ; Halsall & Warren 2022 ; Kamash et al. 2022), toutes ont contribué, au moyen d’outils propres à leur champ disciplinaire, à mettre en lumière la complexité de ce discours (artistique) polysémiotique. L’analyse pluridisciplinaire de la série Miss Pas Touche, des auteurs français Hubert & Kerascoët (2006–2009), doit permettre de réunir en un volume unique les réflexions actuelles et novatrices de douze disciplines scientifiques (ou plus). Cette œuvre en quatre tomes présente l’avantage non seulement de se trouver, quant à sa forme et à son style (graphique), à la frontière entre divertissement et recherche artistique, mais également de mêler les registres linguistiques et les milieux sociaux les plus variés, convoquant ce faisant une multiplicité de discours littéraires, historiques, sociaux et scientifiques. Elle permet donc de mettre en évidence la grande diversité des lectures auxquelles se prêtent les bandes dessinées ainsi que la contribution que peuvent apporter les différentes disciplines à la meilleure compréhension des mécanismes qui sous-tendent cette diversité. L’objectif de ce recueil est donc de susciter, par le biais d’analyses plurielles d’une bande dessinée unique, un dialogue inter- et transdisciplinaire entre diverses disciplines des sciences humaines ; il entend aussi donner à un public amateur de bandes dessinées un aperçu de quelques-unes des nombreuses approches et méthodes de travail à l’œuvre dans la stripologie.

Programme

8h30 : Accueil des participantes et participants / Empfang der Teilnehmenden
9h : Introduction / Einleitung, Hannah Johnson, Séverine Adam et Thomas Sähn (DE et FR)
9h30 : Romain Becker, Toucher à Miss Pas Touche : comment éditer une bande dessinée pour le public germanophone ? (FR)
10h15 : Julie Dagenbach, La genèse de l’écriture dans Miss Pas Touche : une étude intersémiotique comparatiste (FR)

11h : Pause-café / Kaffeepause

11h30 : Karen Struve, Postkoloniale Lektüren von Miss Pas Touche (FR)
12h15 : Lukas Wilde, Miss Pas Touche: Transmediale und medienspezifische Figurenanalyse (DE)

13h : Pause déjeuner / Mittagessen

14h : Isabelle Licari-Guillaume, Usage du stéréotype national dans Miss Pas Touche et Miss Don’t Touch Me (FR)
14h45 : Anke Grutschus / Beate Kern, « Pas besoin de saliver, Stan » : pragmatique des formes nominales d’adresse dans Miss Pas Touche (FR)
15h30 : Séverine Adam, L’oralité mise en scène dans Miss Pas Touche / Fräulein-Rühr-Mich-Nicht-An (FR)

9h : Accueil des participantes et participants / Empfang der Teilnehmenden
9h30 : Thomas Sähn, Une analyse structurale de Miss Pas Touche. Entre storytelling et effet de défamiliarisation (FR)
10h15 : Jochen Thermann, Folgenschwere Blicke. Eine narratologische Analyse der Bände 1 und 2 von Miss Pas Touche von Hubert/Kerascoët (DE)
11h : Discussion finale / Abschlussdiskussion (DE et FR)

Organisation

  • ADAM Séverine, maîtresse de conférences, Sorbonne Université
  • SÄHN Thomas, maître de conférences, Sorbonne Université
  • JOHNSON Hannah Victoria, docteure, Sorbonne Université

Comité scientifique

  • GRUTSCHUS Anke, professeure, Universität Bonn
  • HEYDER Karoline Henriette, docteure, Universität Bremen
  • KERN Beate, docteure, Universität Rostock
  • SCHRÖER Marie, professeure, Universität Potsdam

Intervenantes et intervenants

  • ADAM Séverine, maîtresse de conférences, Sorbonne Université
  • BECKER Romain, docteur, Université d’Angers
  • DAGENBACH Julie, doctorante, Université de Bourgogne
  • GRUTSCHUS Anke, professeur, Universität Bonn
  • KERN Beate, docteure, Universität Rostock
  • LICARI-GUILLAUME Isabelle, maîtresse de conférences, Université Côte d’Azur
  • SAHN Thomas, maître de conférences, Sorbonne Université
  •  STRUVE Karen, professeure, Universität Bremen
  • THERMANN Jochen, docteur, ENS Lyon
  • WILDE Lukas, professeur assistant, Norwegian University of Science and Technology

Interprètes

  • BRAUER-MOUNTAIN Caelan, Universität Leipzig
  • FUNGK Björk, Universität Leipzig
  • HARDER Emily, Universität Leipzig
  • HELM Emma, Universität Leipzig
  • RÜBENSTAHL Paulina, Universität Leipzig
  • WUNDER Marie, Universität Leipzig
  • ZIEMANN Theresa, Universität Leipzig

Partenaire de l'événement

Cet événement est organisé en collaboration avec l'Universität Innsbruck.

Lieu de l'événement

Sorbonne
salle des Actes

17, rue de la Sorbonne 75005 Paris

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Centre de Linguistique en Sorbonne (CeLiSo)

Le Centre de Linguistique en Sorbonne (CeLiSo) regroupe des spécialistes des grammaires des langues allemande, anglaise, néerlandaise, nordiques et slaves de la Faculté des Lettres de Sorbonne Université.

Les activités concernent essentiellement la recherche fondamentale. Elles sont cependant en prise directe avec l’application immédiate que constitue l’enseignement des langues étrangères puisque tous les chercheurs et toutes les chercheuses participent à la formation des étudiantes et étudiants à l’université.