Actualité de la recherche doctorale sur Kierkegaard

Ce projet part du constat d’une jeune recherche kierkegaardienne présente et motivée, mais dispersée dans les universités françaises et solitaire dans sa recherche. En proposant une journée d’étude destinée aux jeunes chercheurs et jeunes chercheuses, nous souhaitons ouvrir un nouvel espace de réflexion autour de Kierkegaard, et faire ainsi l’état des lieux de la jeune recherche kierkegaardienne française.

Les enjeux de la pensée kierkegaardienne sont d’ordre existentiel. Ils posent la question du rapport de l’individu aux différentes sphères de la vie, et s’intéressent à la manière dont ce dernier peut participer à celles-ci sans être conduit au désespoir, c'est-à-dire à l’échec du devenir-soi, maladie de l’esprit prouvant à l’individu qu’il ne se rapporte pas à lui-même de façon authentique. Cette question est, plus précisément, une question éthico-existentielle car être à l’abri du désespoir, en guérir, est une tâche éthique, une lutte du quotidien, une décision pour soi et pour les autres. C’est aussi une question religieuse, en ce qu’elle conduit à la transformation de soi dans la foi et dans le devenir chrétien. Toutefois, le « comment » de cet engagement, qui fait écho au « comment » de la structure de l’œuvre kierkegaardienne, ne va pas de soi.

Les travaux doctoraux que nous présentons explorent certaines tonalités affectives existentielles de cet engagement, qui caractérisent le mouvement dialectique du devenir du sujet : de l’inquiétude, du silence, ou bien du risque, qui manifestent la fragilité, la souffrance mais aussi l’intelligence de l’individu sur ce chemin en première personne. Nos travaux souhaitent souligner que la constitution du sujet ne s’opère cependant pas dans l’abstraction de la solitude, mais dans la plénitude d’un monde où le sujet s’engage dans des rapports interindividuels et institutionnels, et où il se confronte sans cesse à l’altérité – celle d’autrui et celle de Dieu. Il est précisément question de la manière dont l’individu s’extériorise dans l’amour et s’exprime dans le langage, et travaille ainsi avec ou sans succès au dévoilement de sa secrète intériorité.

Ces considérations sont aussi l’occasion d’un dialogue renouvelé avec certains auteurs de la tradition (Augustin, Hegel) et avec l’héritage kierkegaardien (Levinas, Derrida, Chrétien, Adorno). Elles sont enfin le lieu d’une réflexion parallèle sur la méthode et la logique de l’œuvre kierkegaardienne.

Organisation

• Armande Delage, doctorante en philosophie, Sorbonne Université
• Cassandre Caballero, doctorante en philosophie, Université de Picardie Jules Verne et Université de Copenhague

Intervenantes et intervenants

• Jérôme Bord, doctorant, Université de Strasbourg
• Cassandre Caballero, doctorante en philosophie, Université de Picardie Jules Verne et Université de Copenhague
• Armande Delage, doctorante en philosophie, Sorbonne Université
• Jeanne Delamarre, doctorante, Sorbonne Université
• Emeline Durand, maîtresse de conférences, Université de Bourgogne
• Pierre-Alban Gutkin-Guinfolleau, maître de conférences, Institut Catholique de Paris
• Oliver Norman, doctorant, Université de Poitiers

Partenaires de l'événement

Cet événement est organisé en collaboration avec l'Université de Copenhague (Kierkegaard Research Centre), l'Université de Picardie Jules Verne et l'Institut français du Danemark.