Bien chanter, Vivre bien : Poésie, musique et philosophie morale en Europe (1550-1650)

Ce colloque, qui réunit musicologues, littéraires et historiens, entend contribuer au repérage et à la définition d’un genre d’air ou de chanson jusque-là jamais vraiment identifié en tant que tel. Il s’agit d’un chant « honnête », placé du côté d’un enseignement moral ou philosophique, une pensée de sagesse certes directement adressée à un auditoire chrétien (catholique ou réformé), mais situé non seulement en dehors du domaine biblique stricto sensu (psaumes et cantiques), mais aussi de la chanson spirituelle. Il implique pourtant des musiciens célèbres comme Claude Le Jeune, mais d’autres encore très peu étudiés, comme Artus Aux-Cousteaux ou Guillaume de Chastillon et réunis des poètes, le plus souvent anonymes, qui restent à identifier.

En redéfinissant plus généralement les contours de la poésie morale d’inspiration didactique entre 1550 et 1650, le colloque entend pouvoir mesurer la place de cette production musicale mal connue et donc mal appréciée.
Cela implique de travailler sur les quatrains moraux (Guy du Faur, le sieur de Pibrac, Pierre Mathieu, Antoine Favre, Claude Guichard, etc.) et la poésie de la vanité du monde, dont les octonaires sont les emblèmes (Chandieu, Goulart, Du Chesne), souvent mis en musique. Mais aussi de travailler sur un certain nombre de contrafacta édifiants dans leur versant didactique, voire satirique, comme ceux qui fleurissent à La Rochelle ou à Genève dans les milieux réformés.
On s’intéresse aux recueils de musique notée et aux chansonniers afin de repérer, de quantifier et de classifier cette production en examinant les péritextes informatifs et les textes eux-mêmes, seuls ou regroupés en séries préconstituées. On s’intéresse également à leurs auteurs quand on peut les identifier, mais aussi aux milieux dans lesquels prospèrent plus particulièrement ce type de production et le public auquel il est destiné.

Ce colloque, sur deux jours, propose un concert le 8 décembre à 20h. L’ensemble Faenza, sous la direction de Marco Horvat, présente Les Octonaires de Claude Le Jeune.

Organisation

• Julien Goeury, professeur des université en littérature française du XVI^e siècle, Sorbonne Université
• Isabelle His, professeure de musicologie, Université de Poitiers
• Melinda Latour, professeure de musicologie, Tufts University

Intervenantes et intervenants

• William Barreau, doctorant, Sorbonne Université
• Grégoire Bauguil, doctorant en musicologie, Université de Poitiers
• Jeanice Brooks, professeure de musicologie, Université de Southampton
• Frédéric de Buzon, professeur de philosophie, Université de Strasbourg
• Christophe Dupraz, maître de conférences, ENS
• Audrey Duru, professeure de langue et littérature françaises XVI^e siècle, Université d’Amiens
• Gilles Ernst, professeur émérite en littérature française XX^e siècle, Université de Lorraine-Nancy
• Joseph Gauvreau, doctorant, Harvard University
• Melinda Latour, professeure de musicologie, Tufts University
• Loris Petris, professeur et directeur de l'Institut de langue et civilisation françaises, Université de Neuchâtel
• Alice Tacaille, maîtresses de conférences habilitées à diriger des recherches en musique de la Renaissance (XV^e et XVI^e siècles), Sorbonne Université
• Alexandre Tarrête, maître de conférences en littérature française, Sorbonne Université
• Éric Tourrette, professeur agrégé en langues et littératures françaises, Université Lyon 3
• Jean Vignes, professeur des universités littérature française du XVI^e siècle, Université Paris-Cité

Partenaires de l'événement

Cet événement est organisé en collaboration avec l'Université de Poitiers.