Contester le pouvoir par l’écrit au XVIIe siècle
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Contester le pouvoir par l’écrit au XVIIe siècle

L'objectif est de s'interroger sur la contestation du pouvoir sous l’Ancien Régime. Ce questionnement vient à la fois heurter les stéréotypes d’une période jugée à tort comme verticale et offrir une compréhension de la mise en place de la contestation à cette époque : qui conteste le pouvoir ? Avec quels objectifs ? Avec quelles stratégies d’écriture ? Quelle position est attribuée au lecteur ?

  • Le 16 fév. 2024

  • 09:15 - 17:00
  • Journée d'étude
  • Maison de la recherche, amphithéâtre Molinié.

    Inscription obligatoire par courriel.

Dans un temps où les contre-pouvoirs (syndicats, institutions, partis politiques, médias) sont à la fois de plus en plus sollicités et contestés, et où l’opposition au gouvernement accumule et réemploie toutes sortes de comparaisons avec l’Ancien Régime, nous pouvons questionner la notion de contestation de manière historique. Le XVIIe siècle centralise tous les lieux communs : le roi tout-puissant, le roi à Versailles, le roi sans ses ministres, le roi éloigné du peuple, avec en tête la figure de Louis XIV. Pourtant, le XVIIe siècle connaît ses périodes de crises, de contestations, et d’objections face à l’institutionnalisation et la centralisation à marche forcée.

Notre journée d’étude entend réfléchir au format de l'écrit comme espace politique, où se jouent des rapports de domination et de soumission, de contestations et d’oppositions. Cette journée vise à établir un schéma global des acteurs de la contestation du pouvoir, du microscopique au macroscopique. Ces acteurs peuvent en effet agir de manière individuelle ou collective (académies, salons, conférences), de manière privée ou publique. Si le traitement du sujet se veut large, il appelle toutefois à comprendre comment une contestation est moins une action qu’une stratégie élaborée et déployée à la fois dans le temps et l’espace, au sein de cercles restreints ou dans des réseaux plus élargis. Les communications intéressées aux réseaux polycentriques ainsi qu’aux réseaux de circulation retiendront particulièrement notre attention. Si le phénomène que nous désirons étudier a pour bornes chronologiques le XVIIe siècle, tout sujet consacré à un acteur ou à un réseau plus précoce ou plus tardif – à raison d’un demi-siècle – pourra être soumis.

L’autre objectif de cette rencontre est de comprendre les différentes stratégies discursives utilisées par les acteurs de la contestation (le choix du genre dans lequel on publie, les critiques dissimulées, l'utilisation de l’anonymat), de même que leurs évolutions éventuelles en fonction des répressions ou contrôles gouvernementaux. Ces stratégies peuvent d’abord reposer sur le choix d’un matériel (le manuscrit, l’imprimé à l’étranger, l’imprimé clandestin et, dans ce dernier cas, le choix d’un imprimeur-libraire complice), mais elles supposent aussi des écrits que l’on ne publie pas, soit par choix soit par absence de complice (« écriture grise »). A cet effet, la question de la réception, et plus spécifiquement celle du lectorat, nous intéresse également en ce qu'elle peut rendre compte des intentions des producteurs qui octroyaient une part active au destinataire.

Programme à télécharger en bas de page.

Organisation

  • Charlotte Détrez, doctorante à l’école doctorale « Littérature générale et comparée », Sorbonne-Université
  • Erick Miceli, docteur en histoire, Université de Corse

Intervenantes et intervenants

  • Ana Carmona Aliaga, École Pratique des Hautes Études - Université Paris Sciences & Lettres
  • Didier Crémades, Université Lyon II
  • Alexandre Goderniaux, Bibliothèque nationale de France, Université de Liège
  • Pietro Piccin, École des hautes études en sciences sociales, Università degli Studi di Firenze
  • Jean-Benoît Poulle, Sorbonne Université, Centre Roland Mousnier
  • Dorian Varenne, Sorbonne Université, Centre Roland Mousnier

Lieu de l'événement

Maison de la recherche
amphithéâtre Molinié

28, Rue Serpente 75006 Paris

Sorbonne Université - Faculté des Lettres
Maison de la recherche
28 rue Serpente 75006 Paris
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Centre d'étude de la langue et des littératures françaises

Le Centre d’étude de la langue et des littératures françaises (CELLF) est une unité mixte de recherche de Sorbonne Université et du CNRS. Il regroupe des recherches en histoire littéraire aussi bien qu’en critique et en théorie littéraire, dans le champ des littératures de langue française de la Renaissance à l’extrême contemporain.