Histoire sensorielle de la guerre dans les mondes anciens
Le projet propose de réexaminer la guerre dans les mondes anciens (Grèce, Rome, Proche-Orient et Iran) à l’aune des problématiques de l’histoire sensorielle. Les interventions abordent tous les aspects des réalités militaires, de l’alimentation des soldats à l’expérience sensorielle produite par le combat, sous l’angle de l’archéologie expérimentale.
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Du 01 Juil. 2024 au 02 Juil. 2024
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09:00 - 18:00
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Journée d'étude
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Sorbonne, salle des Actes.
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Maxime Petitjean
Ces dernières années ont vu se multiplier les tentatives d’approcher les phénomènes guerriers de l’Antiquité à l’aune de problématiques directement inspirées de l’anthropologie culturelle. On s’est ainsi interrogé sur le corps des combattantes et combattants, sur leurs émotions, sur les violences de guerre, la transgression des normes, et plus récemment sur la parole des soldats. Ces initiatives novatrices ont permis de mettre en évidence des cultures de guerre originales, et donc d’historiciser le rapport des sociétés anciennes aux réalités militaires. Les sens n’ont cependant pas encore fait l’objet d’une enquête approfondie, ce qui est d’autant plus surprenant que des travaux portant sur d’autres périodes ont souligné l’intérêt heuristique d’une telle approche.
La guerre met les sens à l’épreuve. La vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher et le goût y sont sollicités selon des modalités et une intensité qui bouleversent les normes et les habitudes de la vie quotidienne. Les théâtres d’opérations militaires, les champs de bataille, les villes assiégées, offrent des « paysages sensoriels » spécifiques, investis de représentations susceptibles de provoquer des expériences d’une grande variété. Les liens entre perception sensorielle et émotions sont aussi à prendre en compte, tout comme les « techniques du corps » développées par les praticiennes et praticiens de la guerre. Dans une perspective voisine, il peut sembler opportun de s’interroger sur la « surcharge sensorielle » liée au combat, sur les réactions psychiques et somatiques qui lui sont associées (stress, panique, ivresse meurtrière), en se demandant dans quelle mesure ces dernières peuvent être inhibées ou exacerbées par l’environnement culturel propre à chaque société. Il reste aussi à préciser la fonction des signaux visuels et auditifs utilisés au combat, ainsi que le rôle privilégié des sens dans les procédés de guerre indirecte (guerre de terreur, combats nocturnes, stratagèmes, etc.).
Ce sont toutes ces questions que notre rencontre scientifique propose d’aborder.
Lundi 1er juillet
14h : Accueil
14h15 : Introduction
14h30-16h05 : Session n°1 : L'environnement sensoriel du combattant, approches synesthésiques
16h05-16h25 : Pause
16h25-18h : Session n°2 : Le paysage olfactif de la guerre
Mardi 2 juillet
8h45 : Accueil
9h-10h35 : Session n°3 : Voir, entendre, raconter
10h35-10h50 : Pause
10h50-12h : Session n°4 : Les sens dans la guerre irrégulière
12h-13h30 : Déjeuner au Club
13h30-15h10 : Session n°5 : Le corps du combattant exposé aux violences de guerre
15h10-16h : Session n°6 : Dans la peau du soldat : approches expérimentales
16h15 : Conclusions
Programme détaillé à télécharger en bas de page.
Organisation
- Jean-Christophe Couvenhes, maître de conférences, Sorbonne Université
- Maxime Petitjean, docteur, Sorbonne Université
- Giusto Traina, professeur des universités, Sorbonne Université
Intervenantes et intervenants
- Nathalie Barrandon, professeure, Université de Reims
- Patricia Bou Pérez, doctorante, Universitat Autònoma de Barcelona
- Thibault Carbonnot, doctorant, Université de Reims
- Jean-Christophe Couvenhes, maître de conférences, Sorbonne Université
- Bernard Eck, professeur émérite, Université Grenoble Alpes
- Immacolata Eramo, ingénieure d’études, Université de Bari
- Félix Enault, doctorant, Sorbonne Université
- Damien Glad, docteur, Panthéon Sorbonne
- Régis Guet, docteur, Université de Nantes
- Francis Larran, docteur, Université Paris Nanterre
- Maxime Petitjean, docteur, Sorbonne Université
- Isabelle Pimouguet, professeure, Université de Nantes
- Antonio Terol Pacheco, doctorant, Sorbonne Université
- Dimitri Tilloi D’Ambrosi, docteur, Sorbonne Université
- Giusto Traina, professeur, Sorbonne Université
- Anne Vial, maîtresse de conférences, Université de Rouen
- Catherine Wolff, professeure émérite, Avignon Université
Partenaire de l'événement
Cet événement est organisé en collaboration avec la revue internationale d’histoire militaire ancienne (HiMA), l'équipe mondes hellénistiques de l'unité mixte de recherche "Anthropologie et histoire des mondes antiques" (ANHIMA) et l'école doctorale "Mondes antiques et médiévaux".
Lieu de l'événement
Sorbonne
salle des Actes
17, rue de la Sorbonne 75005 Paris
1 rue Victor Cousin 75005 Paris
Orient & Méditerranée, textes - archéologie - histoire
L'unité mixte de recherche Orient et Méditerranée est constituée de six équipes qui occupent une place unique dans le paysage européen de la recherche pour les études sémitiques, les études byzantines et la médecine grecque, et sont des lieux d’excellence reconnue pour les études égyptiennes, islamiques et de l’Antiquité tardive. Leur rapprochement a permis de développer des études transversales fondées sur les thèmes et les disciplines communes à l’ensemble de leurs recherches et de faciliter les échanges entre spécialistes de champs voisins.
Équipes :
- Mondes pharaoniques
- Mondes sémitiques
- Antiquité classique
- Monde byzantin
- Médecine grecque et littérature technique
- Islam médiéval