L’attrait de la littérature étrangère : un goût aristocratique ? Le rôle des princes et des cours en tant que promoteurs des traductions d’une langue vernaculaire à une autre (XVe-XVIIIe s.)
Le colloque s’intéresse à la rédaction et à la diffusion de traductions d’une langue romane à une autre, et en particulier à l’influence des cours dans ce processus, du 15e au 18e siècle. Sont envisagés d’une part le contexte de réalisation de telles traductions, d’autres part les manuscrits et imprimés anciens dans lesquels elles ont circulé.
-
Du 09 oct. 2024 au 10 oct. 2024
-
09:00 - 17:45
-
Colloque
-
Château de Versailles, Pavillon Dufour, auditorium du Château de Versailles.
Inscription obligatoire via ce lien.
Après plusieurs décennies de travaux critiques consacrés à la traduction médiévale, plusieurs traits saillants de ce phénomène ont été mis au jour, en particulier pour les deux derniers siècles du Moyen Âge. À cette époque, le public instruit (en particulier les semi-litterati qui lisaient des textes, éventuellement complexes, en langue vernaculaire mais n’avait pas accès aux œuvres latines) représentait un nombre croissant de lecteurs et lectrices. Certains s’intéressaient vivement à des œuvres composées en latin aussi bien que dans d’autres vernaculaires que leur langue maternelle – œuvres de fiction, poésie et traités appartenant à plusieurs champs de la connaissance – et auxquelles ils n’avaient donc pas accès. Leur intérêt permet de comprendre le rôle important qu’ils ont pu jouer dans la production de traductions vernaculaires, surtout en intervenant comme commanditaires de nouveaux textes ou de nouveaux exemplaires de traduction préexistantes.
Le colloque « D’un vernaculaire à l’autre. Traduire les textes du Moyen Âge d’une langue romane à une autre (XIIIe-XVIIIe s.) » (qui a eu lieu à Los Angeles en janvier 2023 et dont les actes sont en cours de rédaction) a fourni un tableau général des traductions horizontales entre plusieurs langues vernaculaires. Dans le prolongement de cette manifestation, nous souhaitons restreindre notre objet afin d’explorer d’une manière plus approfondie le contexte de réalisation des œuvres et des manuscrits concernés, à la fois en termes de rédaction et de copie, en examinant à la fois leur genèse et leur réception.
On connaît bien le rôle crucial qu’ont joué certains princes lorsqu’il s’est agi de promouvoir la traduction du latin à la langue vernaculaire, en particulier pour des autorités latines – ainsi du roi de France Charles V et de son entourage. Par leur truchement, la littérature et les langues vernaculaires ont été enrichies. Il semble qu’au milieu du XVe siècle, la cour de Bourgogne et l’entourage de Philippe le Bon aient été, à leur tour, un terreau fertile pour faire éclore le goût de la culture ibérique, débouchant sur la traduction de plusieurs textes du castillan en moyen français.
Ce colloque entend stimuler des recherches permettant de mieux comprendre ce cas particulier et de le mettre en perspective.
Mercredi 9 octobre
9h20-14h30 : Session 1 – Les cours européennes : des pépinières de traductions horizontales. Partie a : La péninsule Ibérique
7 interventions, 1 pause café et 1 pause déjeuner
15h15-16h15 : Session 1 – Les cours européennes : des pépinières de traductions horizontales. Partie b : La France
2 interventions
16h45-17h30 : Session 2 – Élaboration, diffusion et réception des traductions horizontales
2 interventions
Visite du château de Versailles
Jeudi 10 octobre
9h-10h : Session 3 : Au berceau des traductions horizontales non curiales
2 interventions
10h20-15h : Session 4 – La fascination des auteurs péninsulaires pour la (Grande-)Bretagne : matière bretonne et littérature anglaise
4 interventions, 1 table ronde, 1 pause déjeuner
Programme détaillé à télécharger en bas de page.
Organisation
- Hélène Thieulin-Pardo, professeure à l’UFR d’Études ibériques, directrice de l'unité de recherche "Civilisations et littératures d'Espagne et d'Amérique du Moyen-Âge aux Lumières" (CLEA), Sorbonne Université
- Géraldine Veysseyre, maîtresse de conférences habilitée à diriger des recherches à l’UFR de Langue française, Sorbonne Université
Intervenantes et intervenants
- Frédéric Alchalabi, Université de Nantes
- Laura Baldacchino, Casa de Velasquez
- Flor Bango, Université d’Oviedo
- Carmen Benítez Guerrero, Université de Séville
- Olivier Biaggin, Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle
- Hélène Biu, Sorbonne Université
- Laure-Anne Caraty, Université de Toulon
- Paola Cifarelli, Université de Turin
- Maria do Rosario Ferreira, Université de Coimbra
- David González Ramírez, Université de Jaén
- Cinthia María Hamlin, Secrit [Conicet], Universidad de Buenos Aires
- Sophie Hirel, Sorbonne Université
- Marta Marfany, Université de Barcelone
- Pascale Mounier, Université Grenoble-Alpes
- Clara Pascual Argente, Université Toulouse Le Mirail
- Ricardo Pichel, Université d’Alcalá
- Constant Ranoux, Sorbonne Université
- José Carlos Ribeiro Miranda, Université de Porto
- Hélène Thieulin-Pardo, Sorbonne Université
- Géraldine Veysseyre, Sorbonne Université
Partenaire
Cet événement est organisé en collaboration avec le Centre de recherche du château de Versailles.
Lieu de l'événement
Château de Versailles
Auditorium du Château de Versailles, 2ème étage du Pavillon Dufour, accessible par le côté gauche de l'entrée A, par le restaurant ORE-Ducasse
Place d'armes 78000 Versailles
Civilisations et littératures d'Espagne et d'Amérique du Moyen-Âge aux Lumières (CLEA)
L’Équipe d’accueil fondée en 1993 par Annie Molinié et Jean-Paul Duviols, avec une vocation double : l’Espagne classique et l’Amérique coloniale, c’est-à-dire l’Ancien et le Nouveau Monde à l’époque moderne - fidèle à ses objectifs premiers, poursuit ses grands axes de recherche.
Aujourd’hui, CLEA comporte cinq composantes :
- CHECLA : Civilisation et histoire de l'Espagne classique
- SEMH- Sorbonne : Séminaire d’études médiévales hispaniques
- LEMH : Littérature de l'Espagne et du monde hispanique au Siècle d'Or
- CHAC : Cultures et Histoire de l'Amérique Coloniale
- RELIR : Recherches en Linguistique Ibéro-Romane