Le temps dans les dialogues de Platon

Dans ses dialogues, Platon non seulement développe une théorie du temps, mais joue encore avec ce dernier à travers ses mises en scène de la temporalité, que ce soit dans les personnalités qu’il représente ou invoque, ou dans son mode d’écriture. Il convient donc d’interroger les rapports multiples entre ces deux aspects, afin d’éclairer en particulier la dimension épistémologique du temps selon Platon.

Cela requiert en premier lieu de revenir sur la dimension équivoque de la théorie platonicienne du temps. Le temps se déploie-t-il de façon cyclique, comme le suggèrent les mouvements réguliers des astres, les cycles de réincarnation des âmes et des transformations élémentaires ; de façon linéaire, à travers la persistance de structures établies, le progrès continu et indéfini des savoirs ou encore la dégradation des régimes politiques ; ou enfin de manière discontinue, par exemple dans l’accès instantané à l’intelligible au moyen de la réminiscence ou dans les arrêts des divisions dialectiques ? Cette équivocité dans la conception platonicienne du temps conduit à se demander comment et à quelle condition le temps peut faire l’objet d’une mesure, et quel rapport le temps entretient avec l’éternité.

Il s’agit en second lieu de se demander dans quelle mesure les mises en scène de la temporalité dans les dialogues sont une application littéraire et dialectique de la théorie platonicienne du temps et de l’histoire. Trois aspects de l’écriture platonicienne méritent une attention particulière. Le premier consiste dans l’expression et la conceptualisation du temps et implique un examen de la langue platonicienne. Le second, dans la mise en scène des doctrines des prédécesseurs et des contemporains de Platon à travers une entreprise doxographique originale, faite d’allusions et de corrections. Le troisième aspect concerne le lien entre la date dramatique des dialogues et la date de leur rédaction, sur lequel Platon attire l’attention au moyen d’anachronismes, d’erreurs généalogiques ou de distorsions temporelles. En définitive, cela pose la question de la possibilité de fonder la vérité d’un discours en dehors du devenir historique dans lequel sont pris les individus et les doctrines.

Programme détaillé à télécharger en bas de page.

Organisation

• Clément Heidsieck, doctorant, Sorbonne Université
• Emma Ponce, attachée temporaire d'enseignement et de recherche, Université de Tours

Intervenantes et intervenants

• Pierre Adam, doctorant, Université de Lille
• Magali Année, chercheuse indépendante
• Anne Balansard, professeure, Aix Marseille Université
• Charles Bresson, doctorant, ENS Lyon
• Sylvain Delcomminette, professeur, Université Libre de Bruxelles
• Roberto Granieri, professeur junior, Università degli Studi Roma Tre
• Clément Heidsieck, doctorant, Sorbonne Université
• Filip Karfík, professeur émérite, Université de Fribourg
• Federico Petrucci, professeur, Università di Torino
• Emma Ponce, attachée temporaire d'enseignement et de recherche, Université de Tours
• Marwan Rashed, professeur, Sorbonne Université
• Filippo Sirianni, doctorant, ENS Ulm
• Anca Vasiliu, directrice de recherche, CNRS et Sorbonne Université

Partenaires de l'événement

Cet événement est organisé en collaboration avec l'École Doctorale 433 « Concepts et Langages »de la Faculté des Lettres de Sorbonne Université.