Quand dire, c’est défaire - insultes, formules dépréciatives et violence verbale
  • Recherche

Quand dire, c’est défaire : insultes, formules dépréciatives et violence verbale

Cette journée d'étude propose une série d’approches et de perspectives sur la violence verbale à partir de la théorie des actes de parole. Elle reformule également certains des enjeux éthiques et politiques des travaux contemporains portant sur la performativité.

  • Le 14 oct. 2023

  • 10:00 - 18:00
  • Journée d'étude
  • Sorbonne, amphithéâtre Chasles.

    Entrée gratuite sur inscription.

La théorie des actes de parole (speech acts) telle que J. L. Austin l’a formulée, notamment dans How to do things with words, s’est étayée sur le paradigme de la promesse (ainsi que ceux du baptême, de la présentation des excuses, du mariage et du pari). Les héritages contemporains de cette théorie prennent acte d’un renversement de ce paradigme. Ce n’est plus tant l’engagement propre à la parole performative (« our word is our bond ») qui est ici la pierre de touche que les ressources qu’elle offre pour éclairer sous une autre lumière la violence verbale véhiculée par les insultes et les termes dépréciatifs.
Judith Butler dans Excitable Speech a sans aucun doute joué un rôle pionnier dans cette relance de la performativité en analysant les blessures linguistiques et leurs modes d’adresse. Ce recueil de textes, rédigés publiés entre 1995 et 1997, avant tout programmatique, dessine des pistes de réflexions philosophiques que cette journée d’étude se propose d’interroger, de discuter et de prolonger :

  • La temporalité des paroles insultantes
  • La distinction entre insulte et injure
  • Les frontières de l’illocutoire et du perlocutoire pour l’analyse des paroles insultantes
  • Le discours de haine (hate speech) et les insultes racistes, homophobes et transgenres
  • La puissance qu’a la parole insultante de blesser, voire de tuer
  • Le lien entre « to be called a name » et la fabrique des identités
  • L’action injurieuse des noms
  • L’articulation entre les dimensions gestuelles et linguistiques de l’insulte
  • La remise en scène (restaging) des énoncés offensants.

Organisation

  • Elise Marrou, maîtresse de conférences, UFR de Philosophie, UR Métaphysique, histoires, transformations, actualité

Intervenantes et intervenants

  • Bruno Ambroise, chercheur en philosophie, Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne, Université Panthéon-Sorbonne et CNRS
  • Magali Bessone, professeure des universités en philosophie, Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne, Université Panthéon-Sorbonne
  • Johann Borel, étudiant à Sorbonne Université
  • Raphaël Ehrsam, maître de conférences, UFR de Philosophie
  • Elise Marrou, maîtresse de conférences, UFR de Philosophie, UR Métaphysique, histoires, transformations, actualité
  • Charlotte Nordmann, traductrice de J. Butler

Partenaires de l'événement

Cet événement est organisé en collaboration avec l'UFR de Philosophie.

Présidence : Elise Marrou
10h : Charlotte Nordmann, Faits et défaits par les mots : ce que l’insulte nous apprend selon Judith Butler.
11h : Johann Borel, Ce que blesser veut dire. Des slurs aux insultes ordinaires.
12h : Bruno Ambroise, Quelle efficacité de l'insulte ? Une analyse en termes d'actes de parole.

Pause déjeuner.

Présidence : Bruno Ambroise
14h30 : Raphaël Ehrsam, Socio-pragmatique des insultes.
15h30 : Élise Marrou, De la grammaire de l’offense au paradoxe de l’humiliation.
16h30 : Magali Bessone, La parole raciste entre humour et insulte.

Lieu de l'événement

Sorbonne
amphithéâtre Chasles, niveau G

17, rue de la Sorbonne 75005 Paris

Sorbonne Université - Faculté des Lettres
Campus Sorbonne
1 rue Victor Cousin 75005 Paris
1

Métaphysique, histoires, transformations, actualité

L'unité de recherche (UR 3552), Métaphysique, histoires, transformation, actualité appartient à l’école doctorale Concepts et langages (ED 0433). Ses travaux portent sur le domaine de l’histoire de la philosophie, de la métaphysique et de la philosophie de l’art. Le champ de recherches s’étend de la philosophie de l’antiquité tardive et du haut moyen-âge jusqu’à la période la plus contemporaine. Il porte sur les méthodes de l’histoire de la philosophie, la question de sa périodisation, et plus généralement la diversité de ses histoires, dans ses découpes et ses champs disciplinaires.