The Politics and Poetics of Community within the Anglophone Left
Ce colloque, en anglais, s'inscrit dans le cadre d'un projet collectif de recherche, visant à réunir des chercheurs et chercheuses, ainsi que des praticiennes et praticiens, autour des thèmes de la transformation sociale et de la construction de communautés. Le colloque donne ensuite lieu à la publication d'un ouvrage collectif évalué par un comité scientifique.
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Du 21 Mar. 2024 au 23 Mar. 2024
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09:00 - 20:00
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Colloque
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21 et 23 mars : Université Paris Nanterre, salle des conférences.
22 mars : Campus des Cordeliers, amphithéâtre Bilsky-Pasquier et amphithéâtre Roussy.Inscription obligatoire pour les conférences.
Inscription obligatoire par courriel, pour la lecture de poésie.
Le premier axe d'enquête concerne les utilisations politiques de la communauté au sein de la gauche anglophone. Les expériences utopiques, par exemple, sont des communautés locales (intentional communities) fondées en tant que laboratoires d'autonomisation sociale. Elles se distinguent des approches sociales-démocrates et marxistes par le fait qu'elles évitent généralement la politique partisane et adoptent une stratégie interstitielle de transformation sociale (Wright, 2010).
- Le community development, quant à lui, tend à adopter une approche plus sociale-démocrate en rassemblant les élues, les élus et les leaders communautaires autour de projets municipaux visant à améliorer progressivement l'engagement civil et le bien-être économique des communautés locales (Defilippis & Saegert, 2012).
- Le community wealth building combine des aspects de ces deux approches pour transformer les villes en expériences de démocratie économique (Brown & Jones, 2021 ; Guinan & O'Neill, 2020 ; Kelly & Howard, 2019).
- Le community organizing mobilise les membres de la communauté pour des objectifs politiques de gauche au niveau de la base (Alinsky, 1946 ; Brady & O'Connor, 2014). Les activistes féministes et queer ont développé de nouveaux modèles de construction et d'organisation communautaires qui font un usage inédit de l'espace public, de la vulnérabilité et de l'entraide (Butler, Gambetti & Sabsay, 2016 ; Erbaugh, 2002 ; Halberstam, 2011 ; Spade, 2020).
L'analyse de la diversité et de la circulation de ces approches au sein de l'anglosphère contribue à notre compréhension de l'histoire et de la théorie des politiques de la communauté.
Le second axe de recherche concerne les usages esthétiques de la communauté au sein de la gauche anglophone. Les écrivains, les artistes, les cinéastes, etc. ont constaté qu'une communauté qui fonctionne permet de satisfaire les besoins matériels, tout en inspirant le développement et la transmission de projets artistiques et d'horizons politiques communs (Reynolds, 1988 ; Rogin, 1992 ; Ross, 1988, 2002, 2015). Au XXe siècle, Allen Ginsberg (1954) définissait l'art comme un « effort communautaire » (community effort). La première moitié de ce siècle offre de nombreux exemples de l'importance de la communauté d'un point de vue littéraire de gauche, comme les magazines The Masses (1911-1917) et New Masses (1926-1948), ou Mother Earth (1906-1917) d'Emma Goldman.
L'art et la littérature sont souvent au premier plan de l'imagination politique des communautés fondées sur des principes de gauche. On peut penser, par exemple, au moi lyrique individuel et collectif de Walt Whitman, notamment en relation avec sa représentation de la vie ouvrière dans Leaves of Grass (1855), ou au « nous » capacitif du poète britannique Sean Bonney, qui s'étend de Thomas Münzer à Katarina Gogou et mobilise une solidarité transhistorique contre un adversaire tangiblement présent.
Enfin, les arts visuels, littéraires et du spectacle jouent tous un rôle central dans la construction de la communauté par le biais de références, de pratiques et de souvenirs culturels partagés (Coghlan, 2016). On peut penser ici aux Young British Artists (YBA) ainsi qu'aux écoles de danse pour enfants prolétaires fondées par Isadora Duncan en France et en Union soviétique.
Afin d'illustrer la relation intime entre l'art, la recherche et la communauté, le colloque comprend des lectures de poèmes et des performances de danse en plus des communications traditionnelles, et nous encourageons les participantes et participants à proposer des interventions au format de la recherche-création.
Programme à télécharger en bas de page.
Organisation
- Tom Allen, Kulturwissenschaftliches Institut Essen
- Adeline Chevrier-Bosseau, maîtresse de conférences en littérature américaine (poésie) et études en danse, Sorbonne Université
- Laurence Gervais, professeure des universités en études américaines, Université Paris Nanterre
- Nicolas Jara-Joly, doctorant, Université Paris Nanterre
- Bradley Smith, maître de conférences en études anglophones, Université Paris Nanterre
Intervenantes et intervenants
- Tom Allen, Kulturwissenschaftliches Institut Essen
- Eleanor Careless, Northumbria University
- Phoebe Chetwynd, Royal Holloway, University of London
- Adeline Chevrier-Bosseau, Sorbonne Université
- Jodie Childers, Tulane University
- Maurice Cronin, Université Paris Dauphine
- François Cusset, Université Paris Nanterre
- Sean DeMoranville, Université Sorbonne Nouvelle
- Mathieu Duplay, Université Paris Cité
- Erik Ellis, Stanford University
- Claire Finch, Université Paris 8 Vincennes - Saint-Denis
- Jack Halberstam, Columbia University
- Ben Hickman, University of Kent
- Lizzie Homersham, University of Westminster
- Laurence Gervais, Université Paris Nanterre
- Tim Gibbs, Université Paris Nanterre
- Charlotte Gould, Université Paris Nanterre
- David Grundy, University of Warwick
- Nicolas Jara-Joly, Université Paris Nanterre
- Christos Kalli, University of Pennsylvania
- Françoise Kral, Université Paris Nanterre
- Joe Luna, University of Sussex
- Louise Lurcin, Université Paris 8 Vincennes - Saint-Denis et Université Paris Nanterre
- Félix Megret, Université Paris Nanterre
- Agathe Mikaeloff Janssen, Université Paris Nanterre
- Abioseh Porter, Drexel University
- Jean-Paul Rocchi, Université Paris-Est Marne La Vallée
- Bradley Smith, Université Paris Nanterre
- Vicky Sparrow, University of Nottingham
- Keston Sutherland, University of Sussex
- Stacey Sutton, University of Illinois Chicago
- Naomi Toth, Université Paris Nanterre
- Juliette Utard, Sorbonne Université
Partenaires de l'événement
Cet événement est organisé en collaboration avec l'Université Paris Nanterre, l'Institut des Amériques, l'Institut universitaire de France et le Centre de Recherches Anglophones (CREA) de l'Université Paris Nanterre.
Lieux de l'événement
21 et 23 mars
Université Paris Nanterre
Bâtiment Grappin, salle des conférences
200, avenue de la République 92000 Nanterre
22 mars
Sorbonne Université
Campus des Cordeliers
Amphithéâtre Bilsky-Pasquier et amphithéâtre Roussy
15, rue de l'École-de-médecine 75006 Paris
Voix Anglophones Littérature et Esthétique
L'unité de recherche Voix anglophones, littérature et esthétique (VALE) fédère depuis 2006 l’ensemble des chercheurs et chercheuses en littérature et en esthétique du domaine anglophone de la Faculté des Lettres de Sorbonne Université.