Note de l'éditeur
Si la pratique photographique au musée n’est pas nouvelle, les appareils photo numériques puis les smartphones ont considérablement modifié le rapport à l’exposition. Certaines institutions s’en sont inquiétées, d’autres encouragent au contraire explicitement les pratiques photographiques des visiteurs. Historiquement, deux visions s’affrontent : la première présente positivement la photographie comme un droit légitime. L’autre la dépeint comme une entrave à la relation directe avec l’œuvre et la dévalorise en la présentant comme une pratique narcissique ou récréative. La complexité des tensions autour de ces questions au musée nécessite de les repenser au regard de l’évolution de la pratique photographique depuis le XIXe siècle.
Sébastien Appiotti revient sur ces conflits autour de la photographie amateure au musée, mais aussi sur ces dispositifs qui cherchent à orienter le regard et les pratiques du public, en particulier en lien avec les réseaux sociaux.
Sébastien Appiotti est maître de conférences en sciences de l’information et de la communication au CELSA – Sorbonne Université (laboratoire GRIPIC). Ses recherches portent sur la connaissance des publics de la culture et de leurs pratiques, la conception et la réception de dispositifs de médiation numérique, ainsi que sur les pratiques et circulations de l’image photographique. Prendre des photos au musée ? est son premier ouvrage.