« Dire la vérité, toute la vérité » - Scènes judiciaires, écrits de soi et pratiques juridiques (fin XVIe siècle – début XXe siècle)
L’ambition de ce colloque est de porter une attention toute particulière aux variations qui, de la fin du XVIe au début du XXe siècle, affectent les scènes et les pratiques judiciaires, ainsi que les représentations juridiques, et qui sont propres à éclairer d’un jour nouveau la catégorie, entendue au sens large, des écrits de soi.
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Du 06 juin. 2024 au 08 juin. 2024
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09:00 - 17:30
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Colloque
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Maison de la Recherche, amphithéâtre Molinié.
Entrée libre.
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Delphine Amstutz
« Dire la vérité, toute la vérité » : dans la nouvelle justice née de la Révolution française, seul le témoin prête serment de dire la vérité, ce qui, dans la justice d’Ancien Régime, était attendu de l’accusé. Cette différence bien connue rappelle combien la scénographie judiciaire a pu varier au cours du temps.
Dans La Scène judiciaire de l’autobiographie, Gisèle Mathieu-Castellani met en évidence les liens qui unissent le genre de l’autobiographie à la forme du procès et se propose d’étudier l’autobiographie comme la mise en scène d’un tribunal imaginaire : le judiciaire apparaît en effet comme un « discours fondamental, la matrice de tous les discours de culpabilité / d’innocence, et […] l’aiguillon le plus fort qui incite à écrire est sans doute, comme l’a souvent observé Julien Green, la culpabilité. Et, avec elle, le désir de s’en défendre. » (Mathieu-Castellani, 1996, p. 15-16). Ce livre fondateur a permis d’explorer les relations qu’entretiennent l’écriture autobiographique, le judiciaire entendu comme genre oratoire et le judiciaire compris comme « discours fondamental ». Mais les études sur les écrits de soi n’ont sans doute pas suffisamment pris en considération la variabilité des pratiques et des scénographies judiciaires ainsi que l’évolution des cultures juridiques.
Jeudi 6 juin
- 10h -12h30 : De la rhétorique judiciaire à l’affirmation de soi.
- 14h30 - 17h : Du procès à l’affaire : vers le tribunal de l’opinion
Vendredi 7 juin
- 9h30 -10h30 : Le moment Rousseau
- 11h - 12h : La scénographie judiciaire des Mémoires : accusation et auto-accusation
- 14h - 16h30 : Écrire en prison, écrire la prison ?
Samedi 8 juin
- 9h30 - 11h : Le récit judiciaire au prisme du genre
- 11h30 - 12h30 : Formes testamentaires
Programme détaillé à télécharger en bas de page.
Comité d'organisation
- Delphine Amstutz, Sorbonne Université, Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (CELLF)
- Jean-Christophe Igalens, Sorbonne Université, Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (CELLF)
- Myriam Roman, Université de Lille, Alithila
- Virginie Yvernault, Sorbonne Université, Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (CELLF)
Comité scientifique
- Anna Arzoumanov, Sorbonne Université
- Vincent Denis, Université Paris 1-Panthéon Sorbonne
- Jean-Louis Jeannelle, Sorbonne Université
- Arnaud Latil, Sorbonne Université
- Éric Méchoulan, Université de Montréal
- Françoise Mélonio, Sorbonne Université
- Bruno Méniel, Université de Nantes
- Christine Noille, Sorbonne Université
- Françoise Simonet-Tenant, Sorbonne Université
- Marie-Claire Thomine, Université de Lille
- Bruno Tribout, University of Aberdeen
- Damien Zanone, Université Paris-Est Créteil
Intervenantes et intervenants
- Karine Abiven, Sorbonne Université
- Aurélie Bonnefoy-Lucheri, Université Paul-Valéry Montpellier 3, Institut de recherches sur la Renaissance, l'âge Classique et les Lumières
- Fanny Boutinet, Université Lyon 2
- Adrien Cavallaro, Université Grenoble Alpes, Litt&Arts
- Claire Chatelain, CNRS
- Yohann Deguin, Université de Rouen
- Vincent Denis, Université de Paris 1-Panthéon Sorbonne
- Dominique Dupart, Université de Lille
- Valentine Dussueil, Université de Lorraine
- Marc Hersant, Université Sorbonne Nouvelle
- Erik Leborgne, Université Sorbonne Nouvelle
- Pierre Musitelli, Ecole Normale Supérieure - PSL
- Jean-François Perrin, Université de Grenoble Alpes
- Vincent Platini, Université de Göttingen
- Claude Retat, CNRS, Ecole Normale Supérieure
- Laetitia Saintes, Université du Luxembourg
- Anna Sansa, Sorbonne Université
- Cécile Tarjot, Université Rennes 2, Centre d'études des langues et littératures anciennes et modernes
- Bruno Tribout, Université d’Aberdeen
- Caroline Trotot, Université Gustave Eiffel
- Alicia Viaud, Université de Montréal
Partenaires de l'événement
Cet événement est organisé en collaboration avec le laboratoire Alithila de l'Université de Lille.
Lieu de l'événement
Maison de la Recherche
amphithéâtre Moliné
28, rue Serpente 75006 Paris
28 rue Serpente 75006 Paris
Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (CELLF)
Le Centre d’étude de la langue et des littératures françaises (CELLF) est une unité mixte de recherche de Sorbonne Université et du CNRS. Il regroupe des recherches en histoire littéraire – qui ont fait son identité –, aussi bien qu’en critique et en théorie littéraire, dans le champ des littératures de langue française de la Renaissance à l’extrême contemporain.
Travaillant à renouveler l’épistémologie de l’histoire littéraire, le CELLF interroge les continuités trans-séculaires et les discontinuités mémorielles, ainsi que les réseaux et sociabilités littéraires qui les favorisent. Il encourage les investigations portant sur la généalogie des genres et des formes. Il accorde une place importante aux travaux d’édition scientifique.